Edito : L’Administration désavouée

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Quand en décembre 2008, le Ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales avait annoncé l’imminence du démarrage du RAVEC (Recensement à Vocation d’Etat Civil), c’était, entre autres, pour en tirer un fichier électoral biométrique pour les élections générales de 2012.                               

Plusieurs bailleurs de fonds n’avaient accepté de dénouer les cordons de la bourse qu’à cette condition car tout le monde en convenait, un fichier électoral fiable est un gage, pas le seul, d’élections transparentes et crédibles. Le 2 juin dernier, les partis politiques, la société civile et l’administration ont convenu de la mise en place d’un comité d’experts pour plancher sur la possibilité d’utiliser le RAVEC comme base de données.

Composé de vingt sept membres, la structure mise en place comptait quinze représentants des partis politiques, dix du Ministère de l’Administration Territoriale et de la Délégation Générale aux Elections (DGE)  et deux de la Société Civile. Ce comité vient de rendre ses conclusions (voir l’intégralité du document ci-contre). Elles sont cinglantes pour l’administration et le gouvernement.

Dans leurs recommandations, en date du 29 juin, c’est-à-dire hier, issues de leurs travaux, les experts notent  en particulier que si l’exécution du Projet de Recensement Administratif à Vocation d’Etat Civil se poursuit «  son état d’avancement ne permet pas, à ce jour, d’en extraire un Fichier Electoral pour la tenue des Elections Générales de 2012, dans le respect des délais constitutionnels ».  

Maintenant le gouvernement doit expliquer pourquoi deux ans et demi après son démarrage le RAVEC n’est toujours pas prêt pour les élections et à quoi ont été utilisés les milliards du contribuable et ceux des pays amis. De ce fait, plusieurs parties prenantes à la question souhaitent que dans le cadre de l’obligation de rendre compte, le ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales s’explique. La démocratie l’exige. Il y va de la sérénité des prochaines consultations. Il y va de la crédibilité du pays.

S. El Moctar Kounta

 

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