Gouvernance du Mali : continuité ou rupture ? Mon Coup de pied dans la fourmillére. « De la légitimité historique de la révolution à la légitimité patriotique de la libération des territoires occupés du nord, heureusement le Mali est en marche ».
La crise du nord a signé la fin du monopole exercé par les ‘’révolutionnaires’’ de 1991 sur l’Etat du Mali en ce qu’elle a permis de mettre à nu leur incurie, leur incompétence, leur manque de patriotisme, de générosité et de sérieux. Il faut qu’on arrête de se glorifier de la révolution de 1991, je n’en suis plus fier, pour ne pas dire que j’en ai désormais honte au vu du triste résultat qu’on lui a fait produire. Ils ont réussi la prouesse de transformer un espoir né du sang des martyrs en une grande désillusion porteuse d’escroquerie politique qui instaure l’alternance des héritiers au sommet de l’Etat, de régression morale et intellectuelle, de déviance culturelle qui réduit la culture en sa plus infime et perverse expression que sont l’art et les loisirs, d’injustice sociale produisant une élite d’anciens «révolutionnaires» milliardaires et une quantité astronomique de pauvres, de corruption, de concussion, de mensonges.
Un naufrage collectif dans la mare d’arrangements honteux entre des comploteurs véreux, un peuple et des institutions pris en otages par des dirigeants qui n’ont jamais dû être là où ils se trouvaient, que de malheureux accidents de l’histoire ! Une République dépouillée de toute sa substance et de toute son autorité au point de permettre toutes les dérives et toutes les malversations. Ceux qui ont conçu, animé, entretenu et abusé de ce système ne méritent que dédain et mépris de la part du peuple et devraient être tous en prison aujourd’hui. Malheureusement ils ont réussi à créer une République bâtarde.
Voilà la République qu’ils ont honteusement bâtie pendant ces 20 dernières années sur la dépouille des martyrs et sur les larmes des populations à la dignité régulièrement bafouée, en sacrifiant des générations entières de jeunes maliens pour servir familles, clans et cours.
Par une pudeur malsaine et un sentiment largement partagé par les maliens, comme quoi rien ne peut changer, rien ne doit changer, il faut savoir profiter ou savoir se taire, les maliens de manière active ou résignée ont entretenu un système de corruption, d’injustice et d’impunité qui est désormais mis à nu par la crise au Nord du Mali. Tout est désormais connu, tous les travers de nos dirigeants sont étalés au grand jour par un concours extraordinaire de circonstances, malheureux pour certains et heureux pour d’autres.
Qui peut affirmer que la mémoire des martyrs n’a pas été souillée et trahie ?
Qui peut affirmer aujourd’hui que ces honorables martyrs seraient fiers de nos réalisations après 22 ans de tâtonnement, de leurres et de guerres larvées sur le dos du Mali qui ont abouti a son envahissement par des bandits armés ?
Qui ose se glorifier de routes et de ponts dans un environnement de misère endémique, d’injustice généralisée et de corruption légalisée ?
Apres ce fabuleux résultat, il faut vraiment être atteint de cécité intellectuelle ou être habité par un instinct suicidaire pour oser encore solliciter les suffrages des maliens. Mais comme le ridicule ne tue pas, la démocratie n’étant pas censitaire, des zouaves, des troubadours, des vautours et des farfelus n’hésiteront pas à se porter candidats.
Passé le temps des combinaisons, des arrangements et des réglages de circonstances, est venu le moment des choix judicieux à la mesure du statut actuel du Mali (depuis la réunion du Conseil de sécurité) qui lui confère sympathie des nations du monde, intérêt pour la communauté internationale. Pour quelque chose malheur est bon, il faut juste apprendre des difficultés et grandir en persévérant dans la vérité. Dans ce climat délétère de suspicions et de méfiance, certains sont accusés de chasse aux sorcières, d’autres de stratégie de victimisation sans que l’Etat, seule entité ayant l’autorité de mettre un terme à ce tohu-bohu honteux de la part de la « crème » de notre classe politique, ne prenne ses responsabilités pour tirer les choses au clair. Se cachant derrière l’argument fallacieux d’unité nationale, le Président de la République et le Premier ministre décident de ne rien décider en entretenant le statu quo. Nous leur rappelons qu’il ne peut pas y avoir d’unité durable dans une situation d’impunité totale. L’unité n’est viable que dans la vérité.
Le Peuple est patient, mais désormais très vigilant et exige désormais justice et transparence.
Aliou Badara Diarra
votre articule élogieux mais puisqu’il ne dit rien sur les nomination par diarra de ses amis, sa famille et celle de sa femme, sans le changement dont vous faites n’ait d’influence sur la transition, donne à votre analyse le caractère partiel. l’armée où il y a encore des généraux est aux mains des capitaines et colonels. je conclut que tout ça pour ça.
J’espère que Mr Diarra n’est pas comme le malien moyen: critiquer la corruption et le népotisme uniquement si on n’en profite pas. Sinon, bien que nombre de ses critiques soient fondées, il est faux de dire que rien de positif ne se fait, que l’impunité est toujours la règle: il suffit de se rendre simplement à la maison d’arrêt de Bamako…
tougnalé mon frere que Dieu te benis
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