Edito : La gueule de bois après la langue de bois ?

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Ce ne sont ni le protocole d’entente signé à Ouaga le 3 septembre dernier ni le quinzième rapport du Groupe international de contact  qui assureront à la Guinée un 19 septembre paisible et aux résultats acceptés. Il est vrai, Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé, paraphant ce protocole, se sont engagés d’une part à faire pression sur leurs militants pour éviter la violence et  d’autre part à reconnaître les résultats définitifs.




 Il est vrai, le Groupe de contact n’a pas donné dans la demi-teinte en demandant au gouvernement Doré le respect scrupuleux des textes. Il est aussi vrai que jamais processus électoral n’a été aussi surveillé et encadré par la très sélective communauté internationale que celui de la Guinée, les précédents ivoirien et centrafricain, notamment, en faisant foi. Mais Cellou Dalein Diallo sait que tout cela ce sont des vœux pieux.

 Alpha Condé sait que ce sont des vœux pieux. Et Blaise Compaoré  lui-même sait qu’il peut très peu, à part avoir facilité, dans sa capitale, la poignée de mains entre les deux challengers.  Les vrais déterminants de la paix, ce ne sont pas les signatures au bas des documents, mais  la Ceni, le gouvernement et les militants des deux finalistes.

 La Ceni, parce que même le Groupe de contact exige qu’elle fasse  nettement mieux qu’au premier tour, ce qui veut dire que les conditions en 19 points du RPG ne sont pas dénuées de fondement malgré la validation par la Cour suprême des résultats du premier tour.                            

Le Gouvernement, parce que  c’est clair qu’entre Jean Marie Doré et le Groupe de contact la rupture est prononcée et que le Matap pourrait croiser les doigts maintenant.

 Les militants, parce qu’il est fort possible qu’en ce moment, les extrémistes des deux bords soient prêts à en découdre.  L’ironie est que la  boîte d’allumette  la Guinée est aujourd’hui  plus proche du baril de poudre, entre les deux tours qu’avant l’élection. La tragédie est que tout cela était parfaitement évitable et que tout le monde en est réduit là pour avoir voulu un civil démocratiquement élu à la tête de la Guinée.

Adam Thiam

 

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