Edito : La Démocratie malienne prise en otage par la Cour Constitutionnelle

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La Cour Constitutionnelle s’est encore installée à demeure dans la manipulation et le déni de Droit. La proclamation des résultats définitifs du deuxième tour des élections législatives a donné lieu à des échauffourées dans beaucoup de localités du Mali comme entre autres Sikasso, Kati, Communes I, V et VI du District de Bamako. Les citoyens sont sortis pour réclamer leurs victoires qui, semble-t-il, avaient été usurpées par la Cour Constitutionnelle au profit du parti du Président de la République et de ses alliés.  ManassaDagnoko et les huit conseillers qui composent l’auguste Cour auraient non seulement fait preuve de légèreté, voire de favoritisme, mais aussi et surtout, seront désormais  tenus pour responsables de tous désagréments et de toute crise postélectorale pour n’avoir pas dit le droit, mais plutôt rendu un arrêt politique en faveur du prince du jour. La Cour, par cet arrêt, vient encore une fois de plus, d’écrire une nouvelle page sombre de l’histoire de notre jeune démocratie et s’érige désormais en véritable bourreau. En analysant sans complexe et sans passion  l’arrêt de la Cour Constitutionnelle, deux constats généraux se dégagent : le premier est que toutes les falsifications, tous les chamboulements qui ont été faits l’ont été en faveur du parti du Président de la République, à savoir le RPM. Le Peuple malien a sanctionné dans les urnes le régime IBK à travers son parti, et la Cour Constitutionnelle  lui a octroyé la victoire par la manipulation du droit. Ce fut le cas en communes I, V et VI du District de Bamako, ensuite dans les circonscriptions électorales de Kati, de Sikasso, de Bougouni. Dans ces circonscriptions, le parti présidentiel avait été laminé par des écarts de voix très considérables, mais par la manipulation de la Cour Constitutionnelle, les premiers se sont retrouvés à la dernière place non élective. Le second constat est que toutes les requêtes  soumises à l’appréciation ou au jugement de la Cour ont été soit presque toutes annulées sauf celles du parti RPM et alliés de la Mouvance Présidentielle. Les requêtes ont été fondées selon la Cour et la décision qui s’en est suivie a été favorable au RPM et alliés. Comme pour dire que la Cour Constitutionnelle, au lieu de dire le droit, a plutôt rendu un arrêt politique en faveur du Prince du jour. Sinon, prenons juste deux cas, celui de la Commune I et de la Commune VI où les plaignants n’ont demandé autre chose que l’annulation pure et simple des résultats dans certains bureaux de vote. Et à la surprise générale, c’est le contraire qui a été constaté. La Cour, par excès de zèle, et   dans sa  grande magnanimité a  annulé purement et simplement  les voix des différents centres défavorables aux candidats qu’elle souhaite voir à l’Assemblée Nationale.

Comme un coup préparé, le parti présidentiel et ses alliés se sont vus octroyés gracieusement des sièges au grand dam des électeurs qui se sont mobilisés avec conviction et détermination pour infliger un coup dur au régime dont le bilan est en déça des attentes. En votant massivement  pour les candidats sur lesquels ils ont fondé un nouvel espoir, les électeurs ont envoyé un signal fort aux hommes politiques véreux. Malheureusement,  Manassa et les huit autres conseillers ont fait fi de cette mobilisation pour donner gracieusement une éclatante victoire au RPM et compagnie.

En somme, place est maintenant aux conséquences de l’arrêt rendu par la Cour Constitutionnelle. Kati, Bamako, Sikasso et Mopti étaient sous la braise, déjà quelques heures  seulement après la fin de la cérémonie de proclamation des résultats. Il faut maintenant redouter une véritable crise postélectorale dans un pays déjà fragilisé par de nombreuses crises.

Youssouf Sissoko

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2 COMMENTAIRES

  1. Personne, je dis bien personne, ne regrettera le départ de Manassa . Elle a tout simplement saboter la démocratie, celle là même, qui a fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui. C’est dommage.

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