Édito : La conspiration du silence

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Depuis quelques mois, ça complote lâchement contre le peuple pour lui faire avaler deux grosses pilules amères; la pilule de la restauration de l’intégrité territoriale malienne  renvoyée aux calendes grecques et celle de la priorisation de l’organisation d’une parodie d’élections présidentielle et législatives sans les trois régions nord du Mali.  

L’élection présidentielle est un moment solennel de rencontre entre chaque candidat et son peuple. Une rencontre dans la joie et la bonne humeur au cours de laquelle se confrontent des projets de société et des programmes sous l’arbitrage du peuple qui doit bénéficier de suffisamment d’éclairages pour choisir son candidat en toute connaissance de cause. Tout le contraire de ce à quoi on est entrain d’assister au Mali où les états major  politiques sont entrain de créer, dans une totale opacité et contre l’idéal populaire, les conditions nébuleuses et antidémocratiques d’une élection dans un contexte politique, sécuritaire et social qui défie simplement le bon sens.

Où aura lieu ce moment solennel ? Que fait-on du traumatisme profond et de la terrible humiliation subis par le peuple malien ? Où sont les programmes et les projets de société de candidats qui n’osent même pas se montrer au grand jour, à quatre (04) mois des élections ? Qui sont ces candidats ? Le décor est planté.

L’électorat est disséminé entre le Burkina, la Mauritanie, le Niger et l’Algérie, s’il n’est pas installé dans des faubourgs désaffectés à l’intérieur du Mali ou simplement assiégé dans des zones occupées par les terroristes où l’administration territoriale est absente depuis 10 mois. De qui se moque-t-on ? Le ridicule ne tue plus. Pourtant personne ni rien ne peut détourner cette classe politique de son objectif d’organiser les élections à tout prix et avant la réunification du territoire national. Passée la période d’expression des émotions, l’occupation des territoires du nord ne les émeut plus, si tant est que cela  les  avait seulement émus. Les actes de violence morale, les amputations, les flagellations, les viols, ….etc ? Les victimes n’ont qu’à attendre, pourvu que les bourreaux ne communiquent pas trop autour de ces questions pendant la période de la campagne. Parce que pour cette classe politique, ce n’est pas ces actes atroces qui sont choquants, mais l’annonce qui en est faite. Les populations, du nord comme du sud, n’ont qu’à voter et se taire; enfin pour celles qui auront la chance infime d’avoir une urne à portée de bulletin. Seulement ils ont un agenda caché par manque de courage et par lâcheté, mais le nord est oublié jusqu’à nouvel ordre. Qui parmi eux aura le courage et l’honnêteté intellectuelle d’annoncer au brave peuple cette intense préparation d’une parodie d’élections ? That is the question.

Aliou Badara Diarra

 

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10 COMMENTAIRES

  1. Le Mali se trouve divise entre des groupes de bandits ceux du nord et ceux du sud, Kati plus precisement. A kati aujourd’hui on ne bois que de l’alcool cher des prostitues partout. Je connais personnellement la personne qui les livre de l’alcool et des prostitues chaque jour. Il est devenu multi-miliionnaire.

    Le capitaine voulais continuer a ramasser de l’argent tous les jours aupres des ministeres et l’ancien premier ministre n’etait pas d’accord pour ca. D’ou le malentendu. CMD voulait une sortie de crise rapide avec l’aide militaire de l’exterieur mais le capitaine et ses hommes ne veulent pas une liberation du Mali. Ils veulent le statut quo.

  2. 😳 le Dr Cheick Modibo DIARRA a ete celui qui effectivement a maintenu ce pays avec son equipe de ministres patriotes, sauvons le de la barbarie maligne et apatride de certains hommes politiques qui ont comme but leurs et leurs seuls gains egoistiques ❗

    💡 LEVEZ VOUS TOUS POUR CHEICK MODIBO DIARRA A L’ INTERIEUR QU’ A LA DIASPORA MALIENNE ❗

  3. …..moi je ne comprends pas certains maliens. Ils s’offusquent là ou ils ne devraient pas et ne s’offusquent pas là où ils le devraient. Mais qu’ils le veuillent ou non, nous irons aux elections , avant la liberation du nord. Chaque jour qui passe dans cette maudite transition est un jour où le mali s’enfonce davantage. Les voix de ceux et celles qui n’auront pas pu voter lors de cette présidentielle compterons double ou tripe à la suivante présidentielle. A situation exceptionnelle, solution exceptionnelle.

  4. Enfin les Maliens commencent à comprendre !
    Une élection sans le nord équivaut à accepter la partition de fait du Mali. Mais nos politiciens sont prêts à aller au devant de cette trahison ultime pour préserver leur privilèges.
    Un jour les Maliens quitteront la léthargie, et ce jour-là beaucoup regretteront leurs actes, car ça va faire mal !

  5. Wait and see.

    La classe de politicards est pressée de renouer avec la coopération et les sous à se mettre de côté.

    Oui c’est pertinent au vu de ce de quoi l’on nous régale ce dernier temps à la télé : invitation de ministre des affaires étrangères pour dénoncer ce qui dit la presse sur tel ou tel sujet sans rien nous éclaircir sur les sujets brulants: négociations avec les apatrides, guerre imposée, élection au 1er trimestre 2013.

    Ils ont seulement peur du peuple sinon il le veulent. A propos de négociations avec le mouvement désormais étranger, que n’avons nous pas entendu. Mêmes nos brillants professeurs ont du mal à comprendre le discours des politicards à plus forte raison le citoyen ordinaire.

    vigilance !!! citoyens nous serons aussi juger à travers notre caution ou notre refus citoyen à toute cette manœuvre.

  6. l’absurdité réside dans le fait que des élections pour juste mettre en place un gouvernement plus légitime que l’actuel vous pose un gros problème alors que celui à la base de la perte de deux tiers du territoire en quelques heures sans combats dirige encore le pays ne semble pas choquer beaucoup de monde.
    Je signale encore au cas où vous avez la mémoire courte moi j’ai pas encore oublier , les armes qui ont servis de prétexte depuis 8 mois sont en notre possession .

  7. Mr Diarra ne gâchez pas votre ancre pour rien, on est en démocratie les maliens dans leur majorité ne veulent pas ça. Donc nous protesterons à travers tract, affiche, émission radio tous les moyens pour dire sans libération du nord pas d’élection.Les politiciens sont mal aimés actuellement leur massacrer politiquement est très facile, ne leur avisent pas laisse les faire cette erreur grossière synonyme de leur disparition politique.

  8. M. DIARRA, votre point de vue est combien pertinent!C’est à se demander ce que les planificateurs de telles aberrations souhaite pour le Mali.

    Un président issu de telles élections tronquées pourra-t-il se targuer d’avoir quelle légitimité? Et si d’aventure, la paix survenait suite à l’aboutissement de négociations, faudra-t-il organiser de nouveau d’autres élections présidentielles qui auraient l’aval de tous?

    Quels projets de société les politiciens candidats peuvent-ils soumettre aux populations et par quel canal? Je suis loin d’imaginer des campagnes électorales dans ce caphernaum où l’insécurité est reine. Je serait un rebelle que je planifierais des kidnapings de candiats. La moisson serait belle et bonjour l’inconnue qui compliquerait davantage les donnes.

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