Edito : La Confédération AES est née ! Adieu à la CEDEAO ?

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Sommet ordinaire de la CEDEAO à Abuja au Nigéria, précédé de celui de l’AES à Niamey au Niger, hasard du calendrier ou stratégie pour couper l’herbe sous les pieds serait-on tenté de se poser comme interrogation. Le samedi 6 juin 2024 serait une autre date dans l’histoire de trois pays du Sahel qui ont décidé de prendre leur destin en mains. En effet elle consacre la rupture totale  entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger avec la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, CEDEAO, une structure vieille d’une cinquantaine d’années. Le divorce semble consommé, du moins si l’on en croit à l’acte de fondation de la Confédération, AES ce jour 6 juin 2024 à Niamey au Niger. Le Général Abdouramane Tiani Président de la transition du Niger, accompagnés du Colonel Assimi Goita Président de la transition du Mali et du Capitaine Ibrahim Traoré celui du Burkina Faso ont mis sur les fonts baptismaux la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel et du coup ont mis fin à leur collaboration avec la CEDEAO.

Dans le communiqué final qui a sanctionné le premier sommet des chefs d’Etats de l’AES, un accent particulier a été mis sur l’opérationnalisation de la Confédération AES. En effet, les Chefs d’Etat se sont réjouis des résultats obtenus  grâce à la synergie d’actions entre les trois Etats dans la lutte contre le terrorisme dans l’espace de l’Alliance, aussi ont-ils décidé de franchir une étape supplémentaire vers une intégration plus poussée entre les Etats membres. A cet effet, ils ont adopté le traité instituant une Confédération entre le Burkina Faso, la République du Mali et la République du Niger dénommée Confédération « Alliance des Etats du Sahel » en abrégé Confédération AES. Cet acte d’une très grande portée historique met fin de facto à la collaboration de ces trois Etats avec l’organisation sous régionale qu’est la CEDEAO. Il met fin à près de cinquante ans de participation à la vie communautaire de 15 Etats qui avaient décidé de mettre en commun leurs efforts tant sur le plan de l’intégration économique que celui d’intégration sociale avec la libre circulation des personnes et des biens. Dans l’euphorie de la création de la Confédération AES, les chefs d’Etat se sont félicités de la mise en place d’une force conjointe des Etats du Sahel FC/AES avec comme mission la mise en œuvre du plan trilatéral permanent de lutte contre les groupes armés terroristes. La légitime question que l’on doit se poser est celle de savoir s’il y a une différence fondamentale en termes de contenu entre la CEDEAO et l’AES en tout en lisant le Communiqué final on se croirait au sommet de la CEDEAO tant les termes du communiqué sont ceux de la CEDEAO à quelques exceptions près. Qu’il s’agisse de la force conjointe ou encore de la libre circulation des personnes et de leurs biens tout comme  la nécessité d’une coordination de l’action diplomatique, il n y a pas de différence fondamentale entre les deux organisations.

La question qui est sur toutes les lèvres est celle de savoir pourquoi un sommet à la veille de celui de la CEDEAO est-ce  un hasard de calendrier ou une stratégie savamment élaborée pour couper court à toutes  les supputations et pour mettre fin à toutes velléités de négociation pour un retour des Etats du Sahel au sein de la grande organisation qu’est la CEDCEAO ? Ceux qui avaient pensé à de la communication des pays de l’AES pour ne pas laisser le train de l’actualité être  pris d’assaut par les 12 pays qui composent la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, CEDEAO, surtout à l‘endroit des peuples de l’AES ont revu à la baisse les ambitions des chefs d’Etat de l’AES, ils sont déterminés à aller jusqu’au bout. C’est pourquoi Tiani, Goita et Traoré ont voulu anticiper en posant le dernier acte qui consacre véritablement la naissance de la Confédération AES et la mort de la CEDEAO dans leur espace. Quand nous mettions sous presse le sommet de la CEDEAO n’était pas encore terminé pour savoir la réaction de l’organisation sous régionale après ce coup de massue donné par les trois pays du sahel. Tout porte à croire que la porte de la CEDEAO restera ouverte car les chefs d’Etat sont conscients que cette décision n’est nullement celle des peuples qui tiennent fortement à leur organisation qui est un véritablement outil d’intégration. La querelle c’est entre dirigeants sinon nous peuples nous resterons ensemble parce que nous avons un destin commun, a laissé entendre un opérateur malien.

Youssouf Sissoko   

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1 commentaire

  1. Youssouf meme si tu tentes d’être positif tu finis toujours par eter négatif, MALANKOLON DEN ani FASO MANDJUGU DEN! Souviens-toi de la creation de la CEDEAO par les leaders Yakub Gowon, Moussa Traore, Cheyni Kountche, Mathieu Kereku, Sangoule Lamizana, Eyadema, etc…Dommage que la CEDEAO de Yacoub Gowon, la CEDEAO des peuples est devenue la FRANCEDEAO.

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