Edito . La Chine et encore la Chine

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Le président a dit beaucoup de choses à l’occasion du 8 juin, mais nous nous arrêterons au satisfecit qu’il a décerné à la coopération chinoise qu’il qualifie de crédible et de respectueuse de nos valeurs. C’est assurément un avertissement non seulement de sa part mais aussi de l’Afrique vis-à-vis de la coopération occidentale. Quant on sait les désaccords persistants sur les APE malgré la récente rencontre de Bamako qui n’a pas hélas dissipé les inquiétudes africaines notamment. Quant on sait également les conditionnalités escortant les fonds multilatéraux et bilatéraux occidentaux que nos pays peinent à remplir.

 Quand on sait enfin que les responsabilités sur le faible impact de cinquante ans d’aide ne sont pas qu’africaines alors que nos Etats font face au procès à peine voilée d’en être là à cause de leur gouvernance corrompue. Dominique Strauss Khan et ce n’est pas qu’à cause de son tropisme de gauche le dit d’ailleurs qui urge pour un nouveau FMI. Les débats sur la réforme du système des Nations Unies participent aussi de la nécessité de revoir les rapports entre la partie du monde qui est riche et celle qui ne l’est pas.

 En vérité, le principal catalyseur du changement sera l’émergence de la Chine et d’autres partenaires du Sud n’a certes pas que du bon pour nos peuples car elles peuvent mettre au second plan la conditionnalité démocratique -un recul le cas échéant- mais elle doit structurer la coopération des pays occidentaux avec l’Afrique pour le prochain cinquantenaire. Pour que l’arithmétique des réalisations aille de pair avec la qualité de celles-ci, un des points faibles, relève t-on souvent dans la coopération chinoise. Car il n’y aura de développement durable pour l’Afrique que si aux fonds vautours ne succèdent pas les projets vautours.

Adam Thiam


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