La phrase symbolique de cette année politique était : « je ne démissionnerai pas, N’tè ta Yorossi » du Premier ministre Moussa Mara.
A la surprise générale, le « sorbonnier » du gouvernement, le ministre Camara a sorti de son tweet : « dommage aux aigris ». C’était par rapport au retour du fameux avion du président IBK.
En réalité, cela peut être vexant, mais un homme du pouvoir actuel ne peut trouver mieux que de traiter les Maliens d’aigris. Car, le système de gestion du prince du jour schématise le peuple en deux lots : les chanceux et les aigris.
Au lieu de s’appesantir sur la douleur des aigris pour amoindrir leur aigreur, les chanceux ont fait de leur arme de combat, la propagande, la quête inouïe du confort et du luxe. Du coup, les « aigris » ne savaient plus à quel saint se vouer.
Dans cette métaphore, l’annonce du préavis de grève de la principale centrale syndicale des travailleurs du Mali, l’UNTM (qu’on a voulu affaiblir à satiété) a constitué une véritable bouffée d’air pour les aigris.
Force est de reconnaître que si le régime actuel s’est retrouvé seul sur un boulevard, où le président s’offre un Boeing 737, se contente des marchés de gré à gré et bien d’autres bévues de gouvernance, c’est par ce qu’il n’y avait pas de contre-pouvoir.
L’opposition politique qui devait jouer ce rôle s’est bornée à concentrer ses efforts et énergies contre le Premier ministre. D’ailleurs, le principal chef d’orchestre de cette opposition a opté pour le parlement africain, histoire de s’éloigner des péripéties de la lutte politique. Quant à ses compagnons politiques, ceux-ci ne sont forts que dans les passes d’armes par presse interposée. Une véritable opposition littéraire.
Inutile d’espérer sur les organisations de la société-civile, dont les plus illustratives, notamment les associations des consommateurs n’ont pas fini de manger dans les râtelais des sociétés publiques de la place pour s’attaquer à un quelconque gouvernement sur les sujets qui vaillent.
C’est en considération de toutes ces réalités qu’il faut saluer le réveil soudain de l’UNTM. Qui projette d’aller en grève générale de 48 heures, les 21 et 22 août 2014, si les 17 points de revendications soumis à l’Exécutif ne sont pas satisfaits d’ici cette date.
Au regard de l’orgueil qui caractérise le mode de gestion des gouvernants actuels, qui confondent tout compromis à de la compromission, tout laisse croire que le front social entrera bientôt en ébullition.
Cette grève, à coup sûr, ouvrira la voie à d’autres aigris ‘’légaux’’ d’expérimenter des actions de protestation.
Car, on peut faire semblant sinon, il est connu de tout le monde qu’au Mali, l’opinion est passionnée, émotive et versatile. Dans ce contexte, des débordements sont à prévoir. Le ‘’Kankélétigui’’, sans pouvoir anticiper à la levée de bouclier des syndicalistes, qui ont été compréhensifs jusqu’à présent, doit s’attendre à un grand feu, qui donnera une flamme avec des étincelles de toute part.
Les ‘’Aigris’’ ont trop souffert le martyr pour protéger ce pouvoir des sanctions de l’extérieur, mais la véritable sanction intérieure risque de venir de Katilé et de ses hommes. Le sait-on ?
Moustapha Diawara
Merci Mr DIAWARA pour cet article de belle facture: bien écrit, structuré ,concis et précis.
Toutefois , l’UNTM et ses préavis de grève ne méritent pas ,de mon point de vue, tout cet enthousiasme . En effet, comme vous l’affirmez c’est soudainement que l’UNTM ce rappelle de ses syndiqués , mais c’est aussi , subitement qu’elle va les oublier !
L’UNTM = EFFETS D’ANNONCES SANS SUITE !
Monsieur Diawara vous merite sincerement la Palme d’Or pour un tel aricle. Sans verblages inutiles, vous allez tout droit au but et touchant du doigt le MAL: l’IRRESPONSABILTE des responsables politiques et l’INSOUCIANCE de ceux la memes qui sont les victimes: la POUPULATION. Je n’ai jamais vu une population malienne aussi docile que les maliens de ces 23 dernieres annees vis-a-vis de dirigeants egoistes. Une des consequences de cette situation est l’acte de manque de respect et d’amateurisme du ministre Camara. Car comme on le dit bien au Mali: ” Ni ye i gne ke nono kene ye, mogow bassi/bachi firi a la.” Moi je ne suis pas du tout surpris du traitement que les classes politiques africaines en general et maliennes surtout reservent a leurs populations. Malgre la soit-disante democratique qui leur donne tous les droits de manifester de manieres responsables sans casees, les maliens ont decides de dormir sur leurs lauriers et a subir tous les coups memes led plus bas. TRES INDIGNE.
Un très bon article qui résume la vie politique et sociale des maliens de tous les jours. Les fonctionnaires malien sont les mal payés de la sous-région.le Président a dit lors de son investiture qu’il va faire la lutte contre la corruption son cheval de bataille.Or si les fonctionnaires ne sont dans les bonnes conditions; ils vont tenter …ect.Donc je salue le courage de Katilé et de tous les militants de de l’UNTM.
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