Edito / Interprétations

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Mali: première réunion du Comité de suivi de l'accord de paix
Cette première réunion du Comité de suivi de l’accord a notamment été marqué par des désaccords de leadership au sein de certains mouvements armés.
AFP PHOTO / HABIBOU KOUYATE

C’est fait. Les différentes  parties engagées dans le processus de paix  au Mali sont parvenus à un « accord historique ». Du moins sur le papier. Car le plus difficile commence maintenant. Signer un accord est une chose, le matérialiser est tout autre. En effet, l’encre de la signature de l’accord à peine séchée, les premières difficultés dans sa mise en œuvre apparaissent. Et il a suffi de quelques jours  pour que, sous le vernis du trompe-l’œil, surgissent les vieilles lézardes. Iyad, qui ne veut surement pas être mis à l’écart du processus de paix, fait des attaques sporadiques au Centre, au Sud et à l’Ouest du pays. Les groupes armés, à travers un communiqué signé par Mossa Ag Attayer, s’indignent du redéploiement de l’armée malienne dans la ville de Ménaka.  Mohamed Ag Sidatti dont la photo en signant l’accord et celle de son étreinte avec IBK ont fait le tour du monde, a fait montre de leurs attentes après la signature de l’accord. «  C’est prévu par l’accord, notamment dans les arrangements sécuritaires signés à Alger. Nous tenons à ce que les choses soient transparentes, dans le cadre d’un partage réel du pouvoir et cela à tous les niveaux. Nous voulons des portefeuilles-clés comme ceux de la Sécurité intérieure, de la Défense, ou encore des Finances et des Affaires étrangères. Nous attendons aussi l’ouverture de postes au sein des services nationaux et régionaux ou encore des représentations diplomatiques à l’étranger », a confié l’émissaire de la CMA, Sidi Brahim Ould Sidatti, à notre confrère Jeune Afrique. Tout est dit ! La CMA, par la voix du signataire de l’accord, veut donc prendre de l’avance en mettant la barre très haute. Une « boulimie » sûrement stratégique pour avoir le maximum lors de la phase la plus cruciale de l’accord : sa mise en œuvre. Et cela pose réellement la question de l’interprétation. Quelle interprétation faire des arrangements contenus dans l’accord issu des pourparlers d’Alger ? Il est certes stipulé dans l’accord qu’il faut une plus grande représentativité des nordistes dans les hautes sphères du pouvoir. Mais l’accord s’arrête là. Les détails devraient être réglés lors de la mise en œuvre. On comprend les difficultés qu’on peut avoir par la suite à connaitre les limites si on ne donne pas de repères solides. L’ambiguïté de l’accord est passée par là. Une chose est sûre : beaucoup de questions qui doivent être débattues lors de la mise en œuvre de l’accord risquent de poser problème. L’accord de paix, malgré son intention d’être un remède pour le Mali, contient aussi des prémices de son échec. Une étape cruciale s’ouvre après la signature. Et elle est à surveiller comme du lait sur le feu. Ceux qui doivent veiller à sa mise en œuvre doivent en être conscients et ont donc du pain sur la planche. Il faut s’attendre à une mise en œuvre très mouvementée. Un péché de l’accord signé le 20 juin 2015 ?   Des difficultés qui ne pourront être transcendées que par la volonté commune des différentes parties de tourner définitivement cette page sombre de l’histoire du Mali. En attendant, beaucoup d’acteurs politiques requièrent la mise en route d’une large concertation nationale pour trouver les mécanismes et le juste équilibre en mesure d’offrir à chaque région du Mali les moyens de sa politique socio-économique, au bénéfice des populations.

Madiassa Kaba Diakité

 

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5 COMMENTAIRES

  1. Cet accord est les pires des accords que le Mali ait signé.
    IBK a réçu une justice divine qui à son temps avait dénoncé l’accord d’Alger de 2006.
    Mais qui sera desormais noté dans son compteur est synonime de la partition du pays.
    Je pleures comme IBK ,qui a pleuré sur les dépouilles des journalistes Rfi, pour le morcelement imminent de mon pays.
    Je pleures pour mon pays par ce que mon pays n’a pas de boussole pour bien s’orienter le pays. Il est livré à des narco et des maffieux digne d’une autre époque.
    Je ne cesse de pleurer jusqu’à ce pays arrive à bon port!!!!

    • Alors bon courage mon frére. Avec un commandant ivre quasiment en permanence, t’es pas

      sorti de la panade. Nous autres n’avons plus de larmes à verser.

      Best regards.

  2. Nous irons d’une rébellion à une autre et cela sans équivoque, compte tenu du comportement de ces hommes rebelles qui n’ont aucune sensibilité pour la misère de leur peuple quand leurs actions empêchent aux populations du Nord d’être stables, d’être à côté de leur famille, d’être capables d’amorcer le développement de leur terroir.
    Sur la base de mensonge indéfinis, ils tuent, massacrent, détruisent les peu d’investissements mis en place par les gouvernants. Maudit soient ces touareg de la rébellion.

  3. Ce n’est pas avec le titre de rebelle qu’on enfile le costume de ministre mais plutôt sur la base de la compétence intellectuelle qu’on peut l’être . On n’est pas d’emblée ministre . Rien n’est acquis à ce niveau d’avance ;parce qu’il y a accord qu’on doit prendre forcement des ministres au sein des groupes armés , mais non messieurs . Le poste de ministre avec les armes , tu ne l’auras jamais ça .

  4. Les bandits de la classe savent que notre pays est diriger par un président faible qui n’a pas la carrure de gouverner un état à cause de la lâcheté de ibk notre pays va être divisé avec sa complicité le Mali a perdu toute sa crédibilité avec la règne de mande zonkeba

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