Edito International : Un silence qui dit tout

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Tensions maximales ce mardi à Abidjan. Pourtant  pressentant la manœuvre, l’Onuci  avait pris les devants : « le vote a été globalement démocratique » et la volonté du peuple sera respectée, assure le représentant de l’Organisation onusienne. Les observateurs de l’Ua, de l’Ue, de la Cedeao et du Centre Carter  déplorent de sérieux incidents mais eux-aussi estiment que la validité du scrutin ne devrait pas en être remise en cause. Les issues se bouchent donc peu à peu pour les réclamations à l’emporte-pièce. Surtout  pour le camp Gbagbo qui demande l’annulation des votes de trois régions Nord et accessoirement pour Ado qui dénonce aussi des infractions électorales de la part de son adversaire.

Conférences, mises au point diverses, guerres de communiqués, surenchères médiatiques : la Côte d’Ivoire est suspendue à un fil. Le matin, un premier lapin est posé à la presse venue à la Commission Electorale Indépendante pour avoir quelques résultats de l’intérieur.

Les journalistes durent revenir en fin d’après-midi où, sous leurs yeux, le porte-parole de l’auguste Commission se fait arracher des mains – par deux membres pro Gbagbo, semble t-il-, le communiqué sur les résultats qu’il s’apprêtait à lire. Surréaliste bien entendu mais dramatique surtout ! D’autant que les rumeurs étaient produites à la chaîne toute la journée donnant tantôt la victoire à Ado tantôt à Gbagbo, limogeant le général Mangou le matin et le libérant l’après-midi, assurant que Licorne et Onuci avaient occupé le siège de la Radio-télé pour empêcher Gbagbo de venir proclamer sa victoire.

La seule info concevable dans ce magma de potins est que les deux candidats, en particulier Ado, se sont mis en lieu sûr. Les religieux avaient raison lundi en craignant « le pire pour la Côte d’Ivoire ».  Le pire, en tout cas, selon toute vraisemblance se dessine pour Gbagbo déjà suspecté par le Rhdp de vouloir confisquer un pouvoir qu’il aurait perdu. Mais  Ado n’aurait été installé qu’au forceps. Dommage. Car c’est dans la tristesse que s’achève une des élections les plus coûteuses au monde dans un pays qui sait pourtant faire la fête.

Adam Thiam

 

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