C’est vrai que l’Afrique du Sud, devant près de cent mille spectateurs-joueurs, a tenu la dragée haute à une très bonne équipe mexicaine et que le Ghana fera mieux en remportant son premier match, justifiant ainsi sa réputation de terre de foot qui le maintient dans le peloton de tête des meilleures sélections africaines.
Mais hier, c’était un peu spécial. C’était les Eléphants qui jouaient et les Eléphants, ils sont de la porte d’à côté, de ce pays qui a toujours été la bête noire du Mali, que nous avions appris à conspuer depuis qu’à la CAN 2008, le théâtral Drogba nous gratifiait d’un bras d’honneur après un troisième but ivoirien qui éliminait le Mali. L’imprudent nous a fait oublier hier cette infamie.
Car non seulement, les Ivoriens auront réalisé de ne pas sombrer sous les coups de hanche et de patte dévastateurs des Ronaldo et Deco, mais ont même frôlé la victoire avec un peu plus de cohésion dans le jeu et d’application dans la finition. Portugal-Côte d’Ivoire : zéro à zéro. Un score nul pour un match qui, lui, ne l’était pas car regorgeant de suspens jusqu’au coup de sifflet final. Et quelle émotion lorsque Drogba qu’on sait en écharpe monta pour soutenir l’exploit de ses héroïques compagnons! Nous sommes tous Ivoiriens ce matin et aucun éditorialiste ayant vécu ce que nous avons vu hier ne pourrait s’empêcher de dire aux Gbagbo, Soro, Bédié et autres Ouattara : « faites comme les Drogba, Kolo Touré, faites comme les Eléphants, et vous referez de la Côte d’Ivoire le pays béni de Dieu et de la nature ». On nous dira bien sûr qu’il ne faut pas chanter victoire si tôt et que le plus dur reste à venir. Mais tenir Ronaldo en échec, ça ne se fête pas ?
Adam Thiam