Edito international / Narcotrafic : Pauvre Afrique de l’Ouest !

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C’est Obama en personne qui traite Ousmane Conté, un fils de président, de baron de la drogue. Quelques heures après cette fatwa de la Maison Blanche, l’Oncle Sam annonce un joli coup de filet auquel est mêlé un autre VIP – cette fois dans le rôle du bon – : le fils de la présidente du Nigéria. Quelques jours plus tôt, l’administration Obama avait clairement indexé le chef d’Etat major de la Guinée Bissao classée depuis longtemps comme narco-Etat, avant de menacer de publier, pour bientôt, la liste des grands narcotrafiquants de l’Afrique de l’Ouest.

Associée au terrorisme, la question du narcotrafic était annoncée également au récent sommet France-Afrique. Il est vrai que l’étau américain se resserre sur l’Afrique de l’Ouest qui s’est fait la mauvaise réputation d’être devenue une plaque tournante du narcotrafic et que pour les experts américains, le narco-terrorisme représente une des rares sources de revenus des djihadistes et des rebellions sud américaines en particulier.

Les Yankees ne rient donc pas et comme ils l’ont fait en Afrique de l’Est par rapport à l’héroïne afghane, ils s’acharneront sur nos pays désemparés, exfiltreront les suspects qui leur tombent sous la main. Trois Maliens sont déjà entre leurs griffes auxquels viennent de s’ajouter les nouvelles prises de Monrovia. Mais il n’y a pas que les Américains. L’Europe est en alerte elle aussi.

Les forums se multiplient sur le nouveau fléau et l’Afrique de l’Ouest ne se défend pas. La Cedeao mobilisée noircit même le tableau et l’Onu estime que 50 tonnes de cocaïne provenant surtout de l’Amérique Latine transitent dans l’espace ouest africain, pour une valeur de près de 2 milliards de dollars. C’est peu de dire que l’heure est grave et que le seul moyen pour que nos Etats incriminés ne subissent pas le rouleau compresseur de l’Occident est de prendre, eux-mêmes, les devants.

La Guinée Conakry l’avait compris relativement tôt qui est en train de juger ses présumés narcotrafiquants. Les mesures cosmétiques ne suffiront pas. Il faudra une chirurgie profonde.

Adam Thiam


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