Edito inter : Casse-tête libyen

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Sur la Libye que son pays a aidé à bombarder en votant la résolution 1973, Zuma donne l’impression de se repentir. Le serpent qui se mord la queue ? Plutôt le crocodile qui verse des larmes. A moins que le regret exprimé par le président sud africain ne soit sincère. Ce qui, au-delà de la naïveté, révèlerait un tragique déficit de lucidité de la part de la vingtième économie du monde.

Car dans la résolution au nom de laquelle la Libye est aujourd’hui bombardée par l’Otan indûment sous-traité, il y a à boire et à manger. Sa finalité étant de stopper Kadhafi, son objectif implicite, dès au départ, pouvait être d’assassiner le Guide que tout le monde sait aussi têtu qu’une mule. Néanmoins, la « défection » sud africaine ainsi que les vives préoccupations exprimées, de Pretoria, par le panel commissionné par l’Union africaine viennent constituer un grain de sable pour la coalition à laquelle Kadhafi a osé tenir tête. Surtout que la rebuffade de Zuma s’ajoute aux doutes italiens et au jeu du Sénat américain qui, s’il est à somme nulle, enlève tout de même un grand pouvoir d’action à Obama sur sa stratégie libyenne. C’est donc dans un contexte de fatigue générale tant chez le Cnt, chez Kadhafi et ses poursuivants que Juppé appelle à calmer le jeu.

 La chasse au Guide a traîné en longueur. Chaque missile coûte plusieurs salles de classe aux contribuables de l’Occident qui n’est ni plus ni moins qu’en sous-traitance par des insurgés peut-être, eux-mêmes infiltrés par les nébuleuses islamistes. Et le cas Assad qui, tous les vendredis, met en joue son peuple réduit terriblement la cohérence des jockeys de la démocratie que veulent paraître Sarkozy,

Cameron et Obama. Dans ces circonstances, rien ne vaut l’épouvantail Campo. Et il est désormais agité contre le père et le fils Kadhafi. Après le Soudanais El Beshir. Et qui d’autre demain ? Car si le déni de démocratie et le mépris du bien-être du peuple devaient être jugés ce matin à la Haye, il n’y aurait pas de sommet à Malabo cette semaine. Personne n’a dit cependant que ce serait une catastrophe pour l’avenir du continent.

Adam Thiam

 

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