Edito : Inconciliable

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Ce dimanche 14 juin, une dizaine de jours après le  gigantesque  meeting du Mouvement du 05 juin Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP),  le Chef de l’Etat malien est enfin sorti de son mutisme pour s’adresser à la nation. L’opinion nationale et celle internationale, aux fins de  pouvoir décrisper la situation politique,  s’attendaient  à ce qu’IBK  se prononce explicitement sur leurs revendications essentielles : sa démission et la fin du régime. Où bien  qu’il prononce  la dissolution de l’Assemblée nationale et de la Cour constitutionnelle comme l’annonçait une quantité de  rumeurs.

Contre toute attente, le président de la république, très intrépide et quasiment déconnecté de la réalité,  est demeuré  droit dans ses sandales. Car si IBK  reconnaît les nombreuses frustrations et revendications  de ses compatriotes  (qu’il trouve d’ailleurs  légitimes pour leur tendre à nouveau sa main pour toujours dialoguer),   pour autant, son discours n’apporte quasiment aucune réponse explicite aux revendications essentielles  du M5-RFP.

Faisant ainsi fi de  l’importance de la mobilisation du vendredi  05 juin et du message  qui y était véhiculé  par les manifestants, le Chef de l’Etat  indique tout bonnement dans son discours  qu’il va continuer sa mission de servir le Mali.  Et profite du plateau pour confirmer  la reconduction du PM Boubou Cissé (dont une certaine rumeur doutait de son authenticité)  pour  la formation d’un nouvel attelage gouvernemental. Tout en  promettant  que celui-ci  s’attaquera, « à la mise en œuvre urgente des résultats du Dialogue National Inclusif qui a mis en avant toutes les priorités du peuple malien : d’ordre sécuritaire, social, politique et de gouvernance.

Cette appréhension du   président IBK de la problématique politique de notre pays  est visiblement inconciliable avec celle du  M5-RFP. Ce mouvement  qui va s’agrandissant de jour en   jour, persistant et signant, après l’adresse du Chef de l’Etat, que ses revendications essentielles demeurent et ne sont pas négociables : notamment sa démission et la fin de son régime.

Des revendications que  le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) n’a pas manqué de rappeler  lors de son entretien, au lendemain de l’adresse présidentielle,  avec l’Ensemble Pour le Mali (EPM), un regroupement  de partis politiques  autour du RPM qui soutient les actions du président de la république.  Le FSD y  est resté très intraitable avec ses hôtes en  rappelant  à ses interlocuteurs son appartenance indéfectible au  M5-RFP. Tout en  les invitant à rejoindre ce mouvement qu’il considère comme la seule panacée pour la sortie de crise au Mali. Comme quoi la solution politique de sortie de crise au Mali  est  désormais hypothétique. Qu’Allah veille sur notre pays !

Gaoussou Madani Traoré

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