Pour tous les observateurs un tant soi peu avisés, l’élection présidentielle du 29 avril dernier était celle de tous les dangers pour le président de la République sortant Amadou Toumani Touré, candidat à sa propre succession.
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A la veille de cette échéance capitale, son régime apparaissait comme une citadelle assiégée, sous les coups de boutoir des tenants d’ATT-cratie, ce brûlot anonyme fait pour déstabiliser le pouvoir, jeter l’opprobre sur la personne du chef de l’Etat lui-même, sa famille et son entourage. Le battage médiatique fait par une presse sulfureuse et propagandiste aux ordres pour soutenir cette sombre affaire, l’acharnement de ses ennemis lâchement embusqués derrière leur nom d’emprunt, le Sphinx, avait permis de comprendre qu’il s’agissait d’un véritable complot en gestation pour abattre l’Homme du 26 mars et son régime.
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Depuis lors la pression n’a fait que s’accentuer avec une association complice des nouveaux opposants, une incroyable auberge espagnole, se découvrant soudain et opportunément un destin national, alors qu’ils ne font même pas l’unanimité dans leur petit village. Mais la frilosité du camp d’en face devenait de jour en jour plus perceptible ainsi que leurs crainte d’une défaite cuisante à mesure que se rapprochait l’instant de vérité, le verdict des urnes. Car avaient été vouées à l’échec leurs tentatives de faire chanter les maîtres d’œuvre du processus électoral et de prendre psychologiquement en otage les voix du peuple souverain par une surenchère de menaces aussi graves les unes que les autres.
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On sait bien qu’en politique, la mauvaise foi est la chose du monde la mieux partagée, mais à ce point cela relève du terrorisme politique, un cas pathologique qui demandait à être incessamment traité par les électeurs, donc le peuple lui-même qui dispose en la matière du remède le plus efficace. Il s’est chargé de faire comprendre à nos politiciens caractériels que l’excès lui fait horreur en les renvoyant à leurs devoirs démocratiques avec des notes de cancres politiques à l’issue de l’examen électoral du 29 avril dernier.
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Un scrutin qui a vu le triomphe sans partage d’Amadou Toumani Touré contre tous ses adversaires laminés au propre comme au figuré, même dans leurs localités de naissance!Cette déculottée à nulle autre pareille doit siffler comme un avertissement aux sourdes oreilles des vaillants représentants de l’Opposition malienne, surtout les ultras qui croient que la politique c’est la guerre. Bien au contraire, elle trouve dans les élections l’expression la plus achevée de la compétition civile et civilisée pour le pouvoir dans la cité.
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Le peuple ne saurait ni concevoir, ni accepter autre chose des acteurs politiques, surtout des contradicteurs du pouvoir qui doivent désormais faire preuve de plus de sérieux, d’attachement à leur patrie et aux valeurs inestimables qui rassemblent la grande nation malienne que chacun d’eux, à son niveau, se doit promouvoir.Au sortir de ce scrutin exceptionnel, le président de la République est mieux légitimé, plus rassembleur que jamais, mieux ancré dans la certitude qu’il a raison .Sa vision rejoint effectivement les aspirations profondes du peuple qui a besoin d’ « Un Mali qui gagne.» En 1997, après l’annulation des élections législatives pour absence de listes électorales, IBK alors tout puissant Premier ministre et Président du parti majoritaire, disait avec force ; « Nous organiserons l’élection présidentielle du 11 mai, « Ché té wuli ka bo a fan ka » (traduisez : « la présidentielle se fera et personne n’y pourra rien du tout » .
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En tout cabotin, notre Mobutu en miniature, paya un piètre leader politique à coup de millions pour sauver son régime d’une candidature solitaire, après le retrait des candidats de l’opposition qu’il s’empressa d’envoyer tous en prison.Le 11 mai 1997 eut lieu, Alpha est élu, à l’issue d’une véritable mascarade électorale avec un score soviétique de 84%.Dix ans plus tard, presque jour pour jour, le même IBK, qui connaît enfin les affres de l’opposition, se permet de dire, en insultant le passé : « il n’y a pas de démocratie au Mali ».Avant-hier, après la coulée de lumière de la Cour Constitutionnelle, IBK, le cabotin des années 90, laminé par un ATT avec un gap abyssal de 1 612 912 voix contre 433 897, a perdu subitement la voix et joue à l’Artésienne depuis l’Arrêt historique du 12 mai 2007..Le sage du Mandé, n’avait-il pas dit qu’un homme ne doit pas faire tout ce qu’il veut, tout ce qu’il peut ? Dans le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, Karl Marx disait à juste raison : « Tous les grands faits et évènements de l’Histoire se répètent pour ainsi dire deux fois : la première fois, comme une tragédie, la seconde fois comme une farce».
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Adama Dramé
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