Edito : IBK, dites «mon peuple j’ai compris… »

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Jamais deux sans trois, dit-on. Le pouvoir du président IBK pourrait difficilement faire mentir cet adage en conduisant à terme le processus de révision de la constitution du 25 février 1992. Car, il lui faudrait bien marcher sur des corps, si le président IBK tenait à tout prix, à sa nouvelle constitution adoptée par referendum, ici et maintenant. Le pouvoir ignore-t-il qu’il a brûlé par manque de dynamique d’ensemble, l’étape nécessaire des concertations préalables ? Fille de consensus après les évènements de mars 1991, la constitution du 25 février 1992 doit elle souffrir, dans son processus de révision, d’une absence totale de concertations du peuple malien?

Les présidents Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré, les deux premiers présidents de la IIIème République, ont respectivement engagé une procédure de révision constitutionnelle, poursuivie jusqu’à l’adoption par l’Assemblée nationale de la loi constitutionnelle. En l’absence d’une adhésion générale du peuple, attentifs et à l’écoute des administrés (non des sujets), les présidents AOK et ATT ont purement et simplement retiré leur projet respectif de révision constitutionnelle. Comme ces prédécesseurs, le Président IBK devrait tirer les conclusions, au soir du 17 juin 2017 et dire à la Nation : « j’ai compris », avant de retirer purement et simplement ce projet mal ficelé. Ce samedi 17 juin, des dizaines de milliers de Maliens ont battu le pavé pour dire non au projet de révision constitutionnelle.

Si dans le contexte politique et sécuritaire actuel du Mali, le président IBK a besoin d’un pouvoir constitutionnel plus fort pour disposer de plus de marge de manœuvre, afin de prendre certaines décisions sans courir le risque que ses actes soient inconstitutionnels, mélanger d’éventuelles révisions constitutionnelles à cet effet et celle pour la création d’un Senat, serait tout simplement maladroit et malicieux. Les experts du droit autour du projet de révision constitutionnelle ignorent-ils cela, ou ont-ils choisi de n’avoir aucune considération pour ce peuple qui devrait suivre tels des moutons de Panurge? Par la mobilisation de ce samedi 17 juin, qui est sans précédent depuis mars 1991, (malgré les tentatives des autorités de l’étouffer en coupant la circulation sur les voies permettant de joindre l’itinéraire de la marche), le peuple malien témoigne qu’il n’est pas prêt à renoncer à ses droits légitimes. Il tient à ses droits inaliénables et imprescriptibles de l’homme, d’aller et venir et de jouir de ses droits constitutionnels ? L’enjeu majeur de cette révision constitutionnelle tient au fait qu’elle ne se limite pas à prendre en compte la création d’un sénat, mais qu’elle tend aussi à confisquer le pouvoir confié par le peuple à travers l’élection présidentielle. Ceci est l’expression d’un abus de pouvoir, une haute trahison susceptible de poursuite.

B. Daou

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7 COMMENTAIRES

  1. Mamadou NOMOKO 19 Juin 2017 at 18:48
    “Quelque soit le soutien de la communauté internationale par la présence des troupes étrangères”

    Mais quand arrêtera-t-on ces foutaises qui relèvent tout simplement du FANTASME???

    Que SOUTIEN???
    Et de QUI???

    Les burkinabé ont renversé Blaise alors que les forces Françaises étaient stationnées à Ouaga, et elles n’ont pas levé le petit doigt pour intervenir, que je sache!

    Si Ibk se fait renverser, tu verras que tant Barkhane que la Minusma s’empresseront de “regarder ailleurs”, et de ne surtout pas intervenir!!!

    Il est grand temps de sortir de cette obsession maladive de prétendus “soutiens”, de prétendus “appuis”, de prétendus “complots”, etc.

    AUCUNE puissance étrangère quelle qu’elle soit n’ira aujourd’hui se mêler dans conflit africano-africain, nous sommes en 2017, et donc, au 21ème siècle!

    Quand au prétendu “soutien” de l’opinion internationale, pas plus tard qu’il y a 2 jours, un rapporteur des Nations Unies lançait une NETTE MISE EN GARDE à Ibk pour son projet de révision d’une part, et pour son absence de concertation d’autre part!

    Alors pitié mon frère, arrêtons de nous INVENTER des soutiens là où il n’y en a aucun.

  2. La désignation par IBK d’un tiers du Sénat ainsi que la nomination de son président sont des cartes électorales. Il pourrait nommer des rebelles à ces postes comme il pourrait miroiter ces mêmes postes devant des leaders d’opinion malhonnêtes pour avoir leur soutien.
    Le peuple doit refuser cette histoire de Sénat maintenant comme il l’avait refusé avec ATT. Nos institutions sont là pour la forme, elles ne travaillent pas, la gaffe actuel de la .cour constitutionnelle est là pour le prouver. Une bonne partie du territoire est inaccessible à l’autorité et on parle d’insécurité résiduelle ?
    Si on multiple le nombre d’institutions, on aura toujours: 0+0+0+ …+0=0

  3. Quelque soit le soutien de la communauté internationale par la présence des troupes étrangères , certes il est à l’abris de coup d’Etat, mais ces troupes ne pourront pas tirer sur la population aux mains nues, dans une marche pacifique.

  4. Merci Daou, la synthèse est claire. IBK ne va jamais faire comme ses prédécesseurs AOK et ATT. Ce qui va se passer, la rue va le chasser du pouvoir, comme elle lui a fait venir. Tant qu’il a des conseillers comme Me TAPO et autres qui ne cherchent que leurs intérêts personnels. Le 17 juin 2018 est une date déjà dans l’histoire du Mali démocratique . Mais c’est le 09 juillet 2018, date prévue pour le référendum , qu’IBK enterrera d’autres morts.

  5. “«mon peuple j’ai compris… » NON CE N’EST PAS LE PEUPLE D’IBK. LE PRESIDENT SE ” FOUT” DU MALIEN. QUI A INTERET A SE FAIRE RESPECTER.

  6. Que la sagesse guide les pas du dirigeant qui veut écouter son peuple. La grande mobilisation des partisans du NON au referendum constitutionnel doit amener IBK à retirer ce projet. L’attaque djihadiste perpétrée dans la périphérie de Bamako illustre parfaitement l’état d’insécurité totale au Mali.
    IBK écoute la voix du peuple avant qu’il ne soit trop tard

  7. IBK s’en fout éperdument du peuple Malien et il n’a pas tort. Ce n’est pas qu’il n’a pas compris, il sait pertinemment que nous ne voulons ni de lui, ni du soi-disant accord d’Alger, encore moins des recommandations farfelues de ce dit accord qui veut que nos élus soient remplacés par nos bourreaux. IBK en est conscient sinon il ne devait en aucune manière chercher à nommer les membres du parlement. Il sait que ses partenaires rebelles n’ont pas de légitimité chez eux pour se faire élire mais comme lui IBK vaut mieux que le peuple Malien, il peut les lui imposer.

    IBK ne se rabaissera pas au niveau du peuple pour lui dire pardon ou qu’il a compris. Il n’a que mépris pour ce peuple qui est achetable à vil prix. S’il le faisait un jour, ce serait pour ne pas être mal vu par l’extérieur sinon du Malien il s’en fout ! Le moment venu, il ira vers les religieux malhonnêtes qu’il n’a pas cessé de soudoyer depuis qu’il est là, donnera un paquet de sucre par ci, un 1000 CFA par là et le compte sera bon.

    🇲🇱 🇲🇱 🇲🇱 VOYANT LA PRÉSENCE DE TROUPES ÉTRANGÈRES COMME UNE IMMUNISATION CONTRE LES COUPS D’ETATS, ET N’AYANT NI LE SENS DE L’HONNEUR, N’AYANT LE MOINDRE ÉGARD POUR LE BIEN-ÊTRE COMMUN, IBK POUSSERA L’ABUS JUSQU’À PROVOQUER SA PROPRE PERTE. 🇲🇱 🇲🇱 🇲🇱

    ….. AUX MALIENS DE PRENDRE LEUR RESPONSABILITÉ…..

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