Edito : Hisser la diplomatie au niveau de l’économie

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La présence à Bamako, ce jeudi 19 septembre 2013, du Roi du Maroc, Sa Majesté Mohammed VI pour participer, aux côtés d’une quarantaine de Chefs d’Etat et de hauts dirigeants internationaux, à la Grande Cérémonie d’investiture du Président Ibrahim Boubacar Keïta, marque assurément un tournant dans la relation diplomatique entre le royaume chérifien et le Mali.

Saouti Labass HAIDARA
Saouti Labass HAIDARA

Celle-ci côtoyait l’excellence à l’époque de Sa Majesté le défunt Roi Mohammed V et de Feu Modibo Keïta, père de l’indépendance malienne. Deux figures de proue du Groupe dit de Casablanca, puissant moteur dans la création en mai 1963 de l’OUA, qui deviendra l’UA à partir de 1999. Elle sera sans nuage durant les vingt premières années du règne de Feu Hassan II. Elle frôle  toutefois la rupture à partir de 1984 lorsque le Mali, alors bridé par une dictature militaire ultralibérale à l’intérieur du pays et faussement progressiste à l’extérieur, s’aligne sur l’Algérie pour co-parrainer l’adhésion à l’OUA de la fantomatique ” République Arabe Sahraouie  Démocratique “.  Appelée ainsi fort justement parce qu’elle n’était qu’une fiction d’Etat, dont l’existence, plus réelle sur le papier que sur le terrain, n’avait d’autre motivation que de compromettre le processus de réunification du Maroc. Et d’assouvir le dessein hégémonique de l’Algérie dans l’espace maghrébin.

Le lien diplomatique entre Rabat et Bamako ne sera pas rompu. Il résistera à la tempête suscitée par ce dossier très sensible côté marocain grâce à la forte proximité des peuples des deux pays. Ceux-ci partagent, en effet, sur plusieurs siècles, une histoire commune dont les traces restent toujours vivantes dans une grande partie du Mali et dans le coeur de millions de Maliens. Mais ce lien sera  affecté par un certain relâchement.

Il n’empêchera pas cependant l’instauration des relations d’affaires fortes et mutuellement bénéfiques, à l’avènement de Sa Majesté le Roi Mohammed VI sur le Trône de ses Glorieux ancêtres, voici une quinzaine d’années. Le Groupe Attijariwafa Bank, mastodonte du secteur bancaire au Maroc et au Maghreb, est entré dans le capital de la BIM-SA à hauteur de 49%. Et est en train d’en faire un outil performant du développement du Mali. La BMCE Bank a déjà gagné ce pari en rachetant une part substantielle du capital de la BDM-SA. Elle vient d’acquérir le Groupe Bank of Africa dont la succursale du Mali. Ce qui devrait renforcer les capacités d’intervention de cette banque, au profit de l’économie malienne.

Dans le secteur des télécommunications, l’arrivée de Maroc Telecom dans la SOTELMA a non seulement sauvé l’opérateur téléphonique historique de la détresse mais accru considérablement le nombre des usagers du téléphone mobile. Aussi bien dans les villes que dans les campagnes. A cause des investissements opérés par le Maroc dans ces secteurs en pleine expansion et d’autres, ce pays est considéré, à l’heure actuelle, comme le premier investisseur africain au Mali.

La visite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, très attendue par nos concitoyens dont un grand nombre voient en lui ” Le Commandeur des Croyants ” et se réjouissent de ce qu’il priera en leur compagnie vendredi à la Grande Mosquée de Bamako ouvrira sans doute la voie à une revitalisation de la relation diplomatique entre Rabat et Bamako. Pour lui imprimer une qualité égale à celle des relations économiques pleines de promesses entre les deux Etats.

Saouti Labass Haidara      

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1 commentaire

  1. Bjr à tous.
    La reconnaissance de la RASD par le Mali est une question de principe. Notre pays a reconnu l’ANC, le MPLA, la Zanu, le Front Polisario et bien d’autres mouvements de libération nationales. Le Maroc de Mouhamed V est totalement différent du Maroc de Hassan II. La preuve l’un est fondateur de l’OUA (ancêtre de l’UA) que l’autre a quitté jusqu’ à ce jour. Très fraternellement.

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