Edito : A la guerre comme à la guerre ! Et à chacun sa guerre

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operation-Barkhane

La France est visiblement scandalisée par la mise en liberté du combattant Yoro Ould Daha par la gendarmerie malienne de Gao, libération survenue le jeudi dernier. Le suspect ou le héros (c’est selon) est, par la France, accusé d’appartenance au Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Et outrepassant leurs prérogatives, nos «libérateurs» s’abstiendront de le remettre aux autorités maliennes.

 

Et le relax ne surviendra qu’après de vives protestations aussi bien des populations de Gao que de l’armée malienne, lesquelles ne considèrent nullement le suspect français comme un terroriste, mais plutôt, comme allié. Une fois aux mains des maliens, le prisonnier recouvra donc très logiquement sa liberté. C’est de bonne guerre !

 

Afin de justifier sa décision, (question d’occulter aussi la pression sur elle exercée et de minimiser le risque d’un soulèvement populaire), l’opération BARKHANE (ex-Serval) évoque une probable erreur sur la personne. Au lieu de Yoro Ould Daha, le suspect serait plutôt Yoro Abdoulsalam, également membre du Mujao.

 

Une argutie ! Ce, dans la mesure où ils ont délibérément choisi de garder le prisonnier pendant plusieurs heures avant de le remettre aux autorités maliennes suite à la levée de boucliers. A se demander alors, s’ils l’auraient à l’absence de toute protestation.

 

Pour sa part, le Mali justifie la mise en liberté de son «combattant» par le fait qu’il ne lui reprochait absolument rien. Il est donc libre de reprendre son combat, pardon, ses activités. Besoin est-il de rappeler que Yoro Ould Daha, désormais membre de la milice Delta et de la branche pro-malienne du Mouvement Arabe de l’Azaouad, a récemment administré de lourdes pertes au MNLA dans la zone de Kidal ? Le Mali ne peut donc se passer des services d’un tel allié.

 

Et à propos, c’est bien la France qui l’inspire. SERVAL et aujourd’hui BARKHANE, continue de collaborer étroitement avec des suspects dans le souci de retrouver son dernier otages, les auteurs d’enlèvements, de contrôler les espaces géopolitiques, de mettre la main sur d’éventuels gisements, bref, de préserver les intérêts de la France (Les Etats n’ont pas d’amis, ils ont des intérêts, ceci est bien connu).

 

La libération de Yoro Ould Daha par les autorités malienne se justifie par le même intérêt suprême de l’Etat du Mali. Nos terroirs possèdent un adage approprié pour mieux illustrer le principe : «garde-toi d’abattre ton chien méchant au risque de te faire mordre par le bon toutou du voisin». C’est aussi simple que cela !

 

Aussi, l’on a bien envie de dire à la France : « bienvenue dans l’imbroglio malien ! ». MAA, HCUA, MNLA, Delta, MUJAO, ANCARDINE, AQMI… Qui fait donc quoi et qui n’est donc pas membre adeptes, affiliés, associés ou sympathisants de l’autre camp ? Ici, les intérêts, souvent personnels, sont en perpétuel mouvement ; la position des acteurs aussi. Ceci explique alors cela. Seul éclairci dans cette jungle. Il n’existerait en fait, que deux tendances : indépendantistes et islamistes.

 

Si, par principe la France préfère les premiers aux seconds, le Mali, pour sa part, n’a de choix que de jeter son dévolu sur celui œuvrant dans le sens de préserver son intégrité territoriale. Le reste pouvant se gérer. Après tout, l’islam reste la religion dominante du pays.

 

La seule nuance, voire, le seul trait d’union entre les deux tendances (indépendantiste et islamiste), reste le trafic de tous genres. Là, tout le monde est d’accord. Mais pas question pour le jihadiste d’évoluer dans un probable Etat de l’Azawaoud. Il se sent beaucoup plus à l’aise au Mali. Cela, les autorités maliennes l’avaient compris depuis des lustres et ménageaient par conséquent les ténors de ce groupe.

 

Signalons que cette prise de position de la quasi-totalité des mouvements jihadistes a contribué à affaiblir la tendance indépendantiste (MNLA) de manière drastique. Toute chose qui irrite la France et expliquerait sa récente démarche.

 

Mais c’est bien à la guerre comme à la guerre !

 

B.S. Diarra

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10 COMMENTAIRES

  1. franchement, que les soldats français lèvent le pied …

    qu’il agissent ou pas, de toute façon c’est la même chose

    qu’ils se trouvent un petit coin tranquille et se fassent un bon barbecue en buvant du thé …

    que le Mali se débrouille tout seul un peu, et prenne ses responsabilité …

    • Cela s’appelle du chantage. Les Maliens reconnaissent dans leur écrasante majorité l’assistance salvatrice de la France à travers Serval. Nous n’oublierons jamais cet acte amical d’un humanisme incommensurable. Là où, nous avons commencé à nous poser des questions sur les agissements de la France, c’est lorsque Serval a laissé sur quai l’armée malienne, avec laquelle elle a mené tous les autres combats, pour aller seule à Kidal et se faire appuyée par le mouvement séparatiste dont les combattants avaient été chassés du Mali. Comme si cela ne suffisait pas, la France a imposé à l’armée malienne une présence légère à Kidal en cantonnant nos militaires qui faisaient l’objet de harcèlement de la part des combattants du MNLA convertis en civils. Et si aujourd’hui Oul Daha annonce qu’il a des preuves d’accointance entre les forces françaises et le Mali, cela réconforte les septiques et à juste raison.

      • faux
        le problème c’est que vous ne voulez pas admettre que pour la France et la Communauté Internationale (ONU), il existe au Mali deux problèmes distinct :

        – Un problème terroriste (AQMI, MUJAO, Ansar Dine, …) qui est de fait un problème international puisque des terroriste viendront se former au Mali pour ensuite revenir en France (ce qui se passe actuellement en Syrie), ce qui explique la forte implication de la France.

        – Un problème de mouvements séparatiste (qui dure depuis 50 ans et dont le MNLA n’est qu’un énième avatar).

        La France a suffisamment de mouvements séparatistes sur son sol pour savoir qu’ils ne peuvent être vaincus que politiquement.

        Ce que Hollande a dit très clairement en disant ” l’intervention militaire était nécessaire, mais la solutions est politique ”

        Concernant Kidal, il est évident que mettre l’armée malienne et le MNLA en contact a ce moment la aurait donné un gigantesque bain de sang … dont la responsabilité aurait rejailli sur la France …

    • si au moins tu quitais maliweb toi aussi e pui mrd heee …… franchement c’ le web…..pr malien c’ tt

        • désolé mais comme je suis le contribuable français qui par ses impôts paye l’intervention qui vous a sauvé les miches …

          j’ai bien l’intention de continuer à défendre l’honneur de mon pays, tant qu’on lui crachera sans cesse à la gueule …

          faudra donc me supporter …

          • cette intervention dont tu coz tjrs est elle aussi desinteressee si c’est pas le cas venez qu’on en discute une bonne fois pour tout au lieu de passer par les petits gens, les chantages et les menances peut etre que vous avez encore besoin de cet argent

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