Pour tous ceux qui connaissent le Mali, Macina n’est pas seulement cette contrée, empire au nom poétique baigné du grand fleuve Niger, mais aussi et surtout avec Niono et Markala la véritable épine dorsale de la politique agricole de notre pays, le bassin rizicole sur lequel s’est adossé le rêve de l’ingénieur français Bélime qui , voila près de 100 ans, a pensé l’Office du Niger.
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rnC’est ici que s’achève la poésie et que commence la désillusion. Celle qui prend racine dans l’incapacité de nos autorités 50 ans d’indépendance après, à mettre en valeur ne serait ce que 10 % des surfaces cultivables imaginées.
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rnAujourd’hui plus qu’hier la situation se précarise. Si le Mali est agricole à plus de 80% on comprend mal le sort qui est réservé à ses paysans par la force publique. De mauvaise gestion en mauvaise politique, de pratiques mafieuses en intimidations, le paysan, dans cette zone essentielle, court à la famine.
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rnImaginez les conséquences sur la vie du Malien, déjà soumis à rudes épreuves, si la main qui nourrit elle-même est en quête de pitance.
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rnQuelle angoisse!!!
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rnQue le Mali devienne le grenier de l’Afrique de l’Ouest, c’est d’abord le paysan qui devrait en ressentir les effets, en être l’indicateur. Ce n’est pas le cas .
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rnL’Office du Niger à lui tout seul peut être érigé en ministère et ce ne sera pas de trop. C’est pourquoi sa gestion, que ne cesse de dénoncer l’honorable Mariko et quelques fils du terroir, ne doit pas être laissée à quelques hommes limités dans leur vision du paysannat malien. Il y a trop de bruits en provenance des casiers pour que l’on s’autorise le rêve de l’engagement du paysan, d’une autosuffisance et d’une sécurité alimentaires , donc de survie nationale.
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rnLa sécurité alimentaire ne consiste pas à acheter, à prix d’or, et à stocker ce que d’autres ont produit et vendu mais bien de produire par nous- mêmes, pour nous-mêmes, de constituer des réserves et de nourrir comme par le passé nos voisins.
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rnLes potentialités pour ce faire existent, les terres sont là, les hommes disponibles, il ne manque qu’une politique efficiente et réaliste.
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S. El Moctar Kounta
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