Edito / Goodluck Dioncounda

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Du beau monde à l’ouverture, hier, de la session parlementaire d’octobre toujours très attendue pour le vote de la loi de finances. Quatre présidences de parlement invitées ; le gouvernement avec son chef, le Premier ministre, sans parler des députés ceux de la majorité comme ceux de l’opposition. Et une intervention guettée : celle de Dioncounda Traoré et pour cause.

Il est le président de l’Assemblée nationale, il est le président de l’Adema, parti majoritaire du pays et puis nous sommes l’année du cinquantenaire. De plus, les turbulences du Nord ont pris, ce mois, une tournure particulière avec la détention -pas démentie- chez nous de sept otages enlevés par Aqmi au Niger dans des conditions rocambolesques. Et comme un malheur ne vient jamais seul, dans le même temps l’armée mauritanienne affrontait les Salafistes sur une partie de notre territoire.

Sur ce problème, le président du plus grand groupe parlementaire de la majorité présidentielle aura éclipsé le président de la représentation nationale. Dioncounda Traoré est resté, en effet, sur le seul discours officiel malien, à savoir l’option de la coopération régionale pour venir à bout de l’hydre salafiste qui malmène pourtant notre image. Certes, il a fait mieux que le ministre de l’Artisanat et du Tourisme qui, au même moment à Paris, soutenait que les enlèvements ne se passaient pas chez nous. Mais il a fait moins qu’Assarid Ag Imbarcaouane, un de ses adjoints, qui a condamné, les dégâts collatéraux des frappes mauritaniennes sur des civils maliens. Le plus tragique est qu’à côté du diagnostic précis de son hôte sénégalais, les propos de Dioncounda relèvent de la boutade tristement diminuée par la digression fort mal à propos de la « querelle de lézards ». 

 Décapant de la part d’un chef d’institution aussi importante, de surcroît patron d’un grand parti et acteur incontestable du mouvement démocratique. Pourquoi ? Comme Jonathan Goodluck, Dioncounda Traoré, connaît très probablement le passage de la bible qui dit que « la vie et la mort sont sur le pouvoir de la langue ». Et comme le président nigérian qui doit, lui aussi, sa carrière aux crises qui l’ont choisi, l’enfant de Nara a de grandes chances d’être président du Mali en 2012. A peu de frais, par la stratégie de l’esquive permanente et du dos rond. La chance, il en a à en revendre. On aimerait pouvoir dire autant du Mali.

Adam Thiam

 

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