Edito : Gestion solitaire

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Le dernier Club de la Presse de Radio Klédu portait sur l’opportunité ou pas de l’abolition la peine de mort. Il n’est pas nécessaire de revenir, ici, sur le fond du débat, débat qui après tout ne sera jamais tranché tant les avis se fondant sur différents arguments sont les uns aussi sensés que les autres.

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Donc le propos ici n’est pas de savoir, en définitive, qui s’est montré convaincu mais de poser le problème de l’art et de la méthode. Quittons un instant le fond de la question et regardons la forme et à ce niveau force est de constater que ledit projet de loi introduit par le gouvernement n’avait donné lieu à aucun débat contradictoire et l’argument (développé par Me Tapo) selon lequel le chef de l’Etat a la latitude de trancher pour tous, pour le plus grand bénéfice du pays, ne tient pas si l’on sait la grogne que la même décision a provoquée dans les milieux socio-religieux. Du reste à quoi cela sert-il d’avoir des conseillers, un gouvernement, une société civile, et même des cabinets de consultation sinon que pour profiter de leur expertise!

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Il est en outre inapproprié de ramener la question à sa seule dimension juridique et même religieuse. Elle est hautement philosophique et il faut un long diagnostic pour s’accorder sur un minimum d’essentiel. N’en disons pas plus.

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Faisons tout simplement remarquer qu’hier déjà l’accord d’Alger avait fait la même erreur en ne se prêtant pas au jeu de la nécessaire concertation qui aurait permis d’expliquer et de mettre d’accord le plus grand nombre. C’est ce même art de l’écoute réciproque qui permettra d’asseoir, si nécessaire, le nouveau code de la famille.

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Le moment n’est-il pas venu de changer d’approche pour éviter de prendre des décisions qui dès le lendemain seront rejetées par une partie de la population? Le moment n’est il pas venu d’associer toutes les voix pour réduire les discordances? Le moment n’est il pas arrivé de rompre avec les habitudes du passé pour privilégier la véritable gestion consensuelle des affaires de l’Etat, où les partis politiques, les cadres techniques, les partenaires extérieurs, la société civile et même dans une large mesure l’opposition seront consultés, entendus et écoutés?

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C’est à cette seule condition que l’on mettra fin à ce détestable sentiment d’impréparation et la conviction que ces derniers jours on s’est souvent parlé à soi sans même toujours se comprendre . 

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                                                                       S. El Moctar Kounta

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