L’éducation est un droit constitutionnel, elle est à la base de tout développement. Malheureusement, nous constatons au Mali qu’elle est le dernier souci des autorités. Pour preuve, depuis des mois, l’école est paralysée par une grève des syndicats d’enseignants. Une grève qui fait planer une sphère d’une année blanche et les autorités peinent à trouver un consensus avec les enseignants privant du coup des milliers d’enfants d’éducation. Au Mali, il faut avoir le courage de dire que depuis les années 1991, on s’est servi des élèves et étudiants pour faire le combat de l’accession à la démocratie pour ensuite jeter l’école à la poubelle. J’appelle cela du ‘’génocide scolaire’’. 27 ans après, aucune perspective pour l’avenir de notre école, avec des universités inappropriées, un système en déphasage avec le marché de l’emploi. L’école publique appartient aujourd’hui aux plus démunis et les décideurs ont leurs enfants dans les meilleures écoles privées, ou à l’étranger. Les parents d’élèves ont démissionné, les autorités politiques jouent à l’innocent… L’école, c’est la dérive. Et cette année, on s’achemine tout doucement vers une année blanche.
Car le gouvernement malien, spécialisé dans le déplacement des problèmes au lieu de les résoudre, peine à trouver un consensus avec le syndicat des enseignants du secondaire. Il tente d’adopter d’autres stratégies pour monter la population, notamment les parents d’élèves contre les enseignants. Quand ils ont su qu’avec les précomptes, les enseignants restent toujours déterminés. Le ministre du Travail et de la Fonction publique, Diarra Racky Talla, a jugé nécessaire de faire des missions à l’intérieur du pays pour tenter d’intoxiquer la population afin que certains d’entre eux lâchent prise. Elle s’est rendue à Dioïla, Ségou, Sikasso…Ces missions n’ont servi à rien, puisque les différents syndicats ont refusé d’y prendre part. Mais, que veut au juste Racky Talla ?
Le gouvernement est le seul responsable de cette grève des enseignants, puisque c’est à lui de trouver des voies et moyens pour offrir une éducation de qualité aux enfants. Et cela passe forcément par la création des conditions minimum de travail. Le ministre Racky Talla, très gonflée et incapable de discuter avec les enseignants, pense que, l’école étant décentralisée, il est nécessaire de faire des missions dans des localités pour amener les parents d’élèves à monter la pression. Mais, elle s’est trompée complètement, puisque partout où elle est passée, elle a trouvé que les syndicats ont déjà édifié la population à travers des débats et des émissions sur des radios. En tout cas, ce n’est pas de cette manière que l’année sera sauvée. Donc, le ministre Talla doit descendre de ses chevaux et retourner à Bamako, et appeller les leaders syndicaux pour un dialogue franc. C’est mieux, sinon elle continuera toujours à gaspiller les fonds publics. Dieu seul sait combien ces missions coûtent au budget d’Etat. Au Mali, où vont les fonds alloués à l’éducation ? Ces fonds ne peuvent-ils pas servir à offrir aux enseignants un plan de carrière, les allocutions familiales et de documentation qui sont les véritables points de discorde entre le syndicat et les autorités. Il est nécessaire de préciser que 34% du budget national (soit 1/3 du budget) sont alloués à l’éducation. Avec tout cela, la qualité demeure faible dans ce domaine. Le niveau est bas. Pour renverser la tendance, il faut nécessairement une politique conséquente, mais aussi la transparence dans la gestion des fonds alloués à l’éducation.
Le comble est que face à ce ‘’génocide scolaire’’, c’est l’indifférence des élus de la nation. Ils avaient pourtant interpellé des ministres juste avant la rentrée scolaire à cause de la fermeture d’une seule école : “Collège Horizon”. Ce qui a retardé la rentrée scolaire 2018-2019. Aujourd’hui, toutes les écoles publiques du Mali sont fermées, mais ces députés sont restés sourds-muets. Ce qui nous montre qu’ils ne représentent qu’eux-mêmes et non le peuple. Ils avaient interpellé ces ministres parce que leurs enfants étudient dans ce collège. C’est-à-dire pour leurs intérêts personnels. Honte à eux et qu’ils sachent que l’histoire les rattrapera. Aujourd’hui, plusieurs milliers d’enfants ne vont plus à l’école et ils deviendront sûrement des futurs bandits, rebelles ou délinquants. Il faut que les parents d’élèves se réveillent et qu’ils sachent que ces dirigeants ne se soucient pas de l’avenir de nos enfants, car leurs enfants continuent à étudier dans les grandes écoles à l’extérieur du pays. A quand la fin de ce « génocide scolaire » ?
Aliou Touré
Monsieur Aliou Touré,
L’excès en tout est insignifiant.
Il faut relire dans un dictionnaire le sens du mot ” Génocide “.
Si dans votre cas, l’éducation nationale avait effectivement fait son travail, nous n’aurions pas dans un éditorial un malencontreux non-sens du genre ” Génocide Scolaire ” dans ce contexte.
Une maladie bien diagnostiquée est à moitié soignée.
Tout d’abord qu’ on arrête d’avaler bêtement des arguments venus tout droit de ceux qui n’ont pas voulu la démocratie.
Qu’ ils continuent à le proclamer régulièrement que cette démocratie est la faute à tous nos problèmes comme pour dire que la dictature de MOUSSA TRAORÉ devrait rester,que les mouvements démocratiques ont eu tord de provoquer un soulèvement populaire contre son régime.
PERSONNE N’A MANIPULÉ LES ÉLÈVES ET ÉTUDIANTS EN 1991.
Comme partout en Afrique,avec la fin de la guerre froide,les peuples se sont levé pour réclamer une ouverture démocratique.
Les élèves et étudiants du Mali ont profité de ce mouvement.
C’est la mauvaise gestion de ce mouvement par le régime patrimonial de MOUSSA TRAORÉ qui a conduit aux massacres provoquant un coup d’État par les proches même du régime.
Après l’ouverture démocratique,des grèves à répétition,comme partout en Afrique,ont dominé le monde scolaire.
C’est la mauvaise gestion de ces grèves qui explique la répétition de ces mouvements.
Avec ALPHA OUMAR KONARE,les élèves sortaient régulièrement, rarement les professeurs s’y mêlaient car ils ont vu une amélioration conséquente de leurs conditions de vie par rapport aux régimes précédents.
Avec AMADOU TOUMANI TOURÉ et IBRAHIM BOUBACAR KEITA c’est plus les professeurs qui sortent que les élèves er étudiants.
Les professeurs constatent qu’ avec l’amélioration des recettes de L’ÉTAT grâce à une politique initiée par le prédécesseur d’ATT ,une élite s’enrichisse au détriment des couches populaires.
LA CROISSANCE N’EST PAS MIEUX RÉPARTIE.
ILS PENSENT QUE CEUX QU’ ILS DEMANDENT EST DANS LES POSSIBILITÉS DE L’ÉTAT QUE L’ÉTAT FAIT LE CHOIX DE PRIVILÉGIER DES HOMMES INUTILES DONT TOUT LE MONDE CONSTATE L’ EXTRAVAGANCE DE LEURS RICHESSES.
Pour calmer les ardeurs des professeurs,il faut que les autorités expriment par leurs comportements que L’ÉTAT a les moyens très limités..
ON NE PEUT PAS CONTINUER À MENER UNE VIE COMPARABLE À CELLE DES PAYS PÉTROLIERS ET DIRE QUE L’ÉTAT N’A PAS LES MOYENS DE SATISFAIRE CERTAINES REVENDICATIONS.
Le problème de l’école malienne n’a rien à voir avec la révolution de MARS 1991,elle est liée à l’attitude des autorités politiques en place.
Pourquoi ne dit on pas que la situation de nos hôpitaux est liée aussi à la révolution de MARS 1991?
Pendant 23 ans aucun investissement n’a été fait concernant les infrastructures scolaires,les enseignants n’étaient plus payés car eux ne manifestaient pas,s’ils pouvaient, qu’ on améliore leurs conditions de vie,mais qu’ on les paye.
L’ère démocratique et celle de la dictature c’est le jour et la nuit tant des progrès ont été faits consécutifs à l’amélioration des recettes de L’ÉTAT .
Des hommes politiques,au lieu d’utiliser rationnellement les richesses engendrées,ont préféré mener une vie au dessus des moyens de L’ÉTAT poussant,à juste titre ,d’autres corporations qui méritent mieux que quiconque tels les enseignants et les agents de la santé à demander plus.
OSER LUTTER ,C’EST OSER VAINCRE!
La lutte continue .
Comments are closed.