La célébration de mars 1991 est d ésormais le seul business de l’opposition à savoir, le Front pour la Démocratie et la République (FDR). Ce qui constitue quand même une petite tempête même si c’est dans un verre d’eau. Et pour cause, hier, c’est pouvoir et opposition, tous ensemble, coude-à-coude, pas-à-pas, qui célébraient la journée, sans distinction d’appartenance. Aujourd’hui, c’est toute autre chose. Mars 2012 semble être passé par là.
L’ancien leader estudiantin, son parti (SADI) et groupe de partis (MP22) ont délibérement choisi d’ignorer l’évènement cette année, se focalisant plutôt sur leur propre «mars» ; le parti au pourvoir (le RPM) qui s’était auparavant démarqué du FDR, pour des motivations électoralistes, n’a jugé nécessaire, non plus, d’accorder à la journée l’importance d’antan. Et quant au pouvoir en place, incarné par Ibrahim Boubacar Keïta, l’on sait d’ores et déjà qu’il n’est pas autant lié aux événements de mars 91, et par dévers, à sa commémoration. En somme, l’homme n’est pas celui du Mouvement Démocratique. Il a vécu les évènements un peu… à l’écart au sein de l’ONG «Terre des Hommes». Et on le sait, c’est une fois, à l’Aéroport, alors qu’il rejoignait son poste qu’il a amicalement apostrophé les caciques du Mouvement, dont feu Mamadou Lamine Traoré, en ces termes : «Petits frères, je sais ce que vous êtes entrain de manigancer. Mais ne m’oubliez pas». Ils ne l’oublièrent pas ! Seulement, lui semble avoir, aujourd’hui oublié !
Un oubli qui se traduit de nos jours par de timides cérémonies de pose de gerbes, des discours laconiques, voire un dédain manifeste.
Bref, tout et tous ont contribué à faire de ce 26 mars 2014, une fête incolore, inodore et sans saveur. Défaut de mémoire ou air des temps ? C’est l’oubli, en tout état de cause, qui incite à la falsification de l’histoire. C’est bien connu. Pas étonnant alors que l’on soutienne, un jour et quelque part que le 26 mars 1991 n’a jamais existé. Mais au fait, et si c’était déjà le cas au regard de ce qui advient aujourd’hui ?
B.S. Diarra
Au fait, que célèbre-t-on le 26 mars ? La chute de Moussa Traoré, la victoire de la “démocratie”, malienne s’entend, ou tout simplement le jour où un certain ATT et ses collègues, sentant le vent tourné contre eux ont décidé de sauver leurs têtes ? Ayant été un humble acteur des événements de mars 1991, je suis d’avis que le vendredi 22 mars 1991 marque le jour véritable du sacrifice du Peuple Malien, donc c’est le 22 mars que nous devons commémorer, non pas en se donnant congé, mais en travaillant afin de faire avancer le Mali. Si chaque date symbolique doit faire l’objet de “congés chômés et payés”, pourrons-nous jamais développer le pays. Fêtards nous sommes, pauvres nous resterons !
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