Edito : Est-ce la fin de la récréation ?

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La justice n’a-t-elle pas  sonné la fin de la récréation ? Serait-on tenté de se demander après la condamnation à deux ans de prison ferme de deux fervents défenseurs du régime IBK, à savoir Abdoul Niang et Bouba fané. Les deux activistes les plus virulents, les plus insolents et les plus irrespectueux des valeurs qui ont été les fondements de notre nation, ont commencé à purger leur peine le jeudi 31 octobre date de leur première nuit à la Maison centrale d’arrêt de Bamako. Leur condamnation à deux ans de prison ferme a suscité une véritable polémique entre leurs partisans et les adversaires. Ces derniers  sont de plus en plus nombreux parce qu’agacés par les sorties médiatiques de ces deux activistes.

Pour les soutiens de Bouba Fané et d’Abdoul Niang, la décision de justice les condamnant à la prison ferme,  est à la fois inique et disproportionnée à l’acte qu’ils ont posé. Ils pensent que l’une des vertus de notre démocratie qui est la liberté d’expression a été  violée par la justice. Parmi les soutiens des deux activistes on peut citer le fils cadet du Président de la République, à savoir Boubacar Keita. Beaucoup ont retenu leur souffle en craignant une véritable levée de boucliers pour soutenir Bouba Fané et Abdoul Niang, qui à la veille de leur procès avaient lancé un vibrant appel à la mobilisation contre la justice, mais rien n’y fit. Les deux avocats défenseurs du régime, disons les deux turbulents n’auront plus qu’à constater  les dégâts et à purger leur peine.

Par contre, quand la nouvelle a fait le tour de la capitale c’est une liesse populaire qui a accompagné cette décision. En effet, beaucoup s’indignaient du comportement, des propos outrageants et des menaces à peine voilées proférées sur les réseaux sociaux et sur certaines ondes de radio par ces activistes. Leur arrestation sonne comme la fin de la récréation par la justice, qui semble déterminer à mettre un terme à l’anarchie, à la chienlit généralisée. Où a-t-on vu un pays se développer dans le laisser aller ? Le Mali a longtemps été une République bananière avec une justice aux ordres des princes et des puissants financiers  du jour. Près de trois décennies de démocratie, le bilan est lamentable  tant du point de vue de la gouvernance que de la bonne distribution de la justice. L’espoir est-il réellement permis maintenant? La réponse est sans nul doute oui, car ceux qui ont aujourd’hui en charge la justice sont non seulement désintéressés, mais aussi et surtout sont conscients de la fragilité de la République et du risque de son effondrement, si la justice, maillon essentiel de la gouvernance, ne se ressaisit pas pour ensuite sévir contre les manquements aux droits.

La justice sous le leadership éclairé de Me Malick Coulibaly, semble se réveiller. Hier aux ordres du roi du jour  et corrompue jusqu’à la moelle des os, aujourd’hui elle semble retrouver son bon aloi  et sa crédibilité. Les actions jusque-là mener  ont suscité de l’espoir et sans crier gare à la victoire du bien sur le mal, on pourra au moins l’applaudir des deux mains après les actes courageux consistant à arrêter certains délinquants financiers et certains activistes insolents. Ce qu’elle vient de poser comme actes et en si peu de temps prouve à suffisance qu’elle pourra redresser la barre.

Youssouf Sissoko

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