Edito : Entente IBK – Soumi, attention au piège mortel pour le second

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Ils ont fini par fumer le calumet de l’entente au grand bonheur des Maliens, las de la guéguerre politicienne.  Le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita et le Chef de file de l’Opposition, SoumailaCissé, au terme de deux rencontres, ont décidé de  se donner la main pour le Mali.  Par ce rapprochement, IBK semble véritablement reprendre la main et est sur le point de sauver son régime du naufrage, ne serait-ce que politiquement. Il est désormais en passe de gagner le pari  du rassemblement de la classe politique en vue  de relever les multiples défis  auxquels le Mali est confronté. Le Président de la République, pour avoir le soutien de la classe politique dans sa grande majorité, pourrait non seulement procéder aux différentes réformes  nécessaires  pour la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, mais aussi et surtout, rendre la démocratie  et la  République  modernes.

Après le Chef de file de l’opposition, IBK a, à son agenda, la rencontre avec tous les autres acteurs de la scène politique pour le même exercice républicain. De TiébiléDramé, à Modibo Sidibé, en passant par Cheick Modibo Diarra, Moussa Mara, ChoguelMaiga, MountagaTall, Oumar Mariko, OusseyniAmionGuindo ou encore Mohamed Ali Bathily. Le Président de la République ratissera large pour impliquer au mieux toute la classe politique. Il n’exclut même pas d’élargir le cadre d’échanges aux  associations de la Société civile afin d’Aboutir à un  large consensus.

Quant à son nouvel allié, à savoir le chef de file de l’opposition, il est le premier à tirer les dividendes de ce rapprochement et capitalise aujourd’hui tous les espoirs d’un peuple fatigué et qui a envie de voir le bout du tunnel tant sur le plan socio-sécuritaire que politique. Pour avoir accepté la main tendue d’IBK et reconnaitre de facto sa légitimité ; SoumailaCissé passe pour être celui qui a décrispé la situation politique tendue depuis la réélection controversée d’IBK. Soumi champion, selon ses partisans, sera désormais  au cœur  de la gestion du pouvoir et IBK lui concédera même des choix  importants pour des postes clés au sein de l’administration. Il lui déroulera le tapis rouge. Mais qu’il se détrompe. Cet honneur ne nullement pas fait pour ses beaux yeux, plutôt  parce que le Mali est bloqué et les défis sont énormes. Soumi serait-il à hauteur de mission, autrement dit pourra-t-il relever les multiples défis auxquels le pays est confronté ?   En tous les cas, il a entre ses mains son destin politique, lui qui serait en bonne position pour succéder à IBK en 2023. Si, avec son implication, le Mali réussit à juguler les principales crises, il se renforcera et ouvrira à coup sûr un autre boulevard plus large pour Koulouba. Mais en cas d’échec, il subira la même sentence que les tenants du régime actuel. Il partagera le bilan du quinquennat d’IBK.

Donc, s’il doit se réjouir d’être à la base de la décrispation de la situation politique ; il ne doit pas non plus perdre de vue que sa grande responsabilité est désormais engagée et sans faux fuyant il assumera le bilan. Alors prudence, intelligence et choix ingénieux doivent être ses maîtres-mots pour réussir le challenge. Dans le cas contraire, il subira la sanction du peuple.

Youssouf Sissoko

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1 commentaire

  1. La démocratie permet une compétition saine entre les hommes politiques permettant d’écarter les plus médiocres pour hisser les meilleurs au sommet.
    La compétition est ouverte depuis 1991 consacrant l’élection de trois présidents dont le dernier n’était pas connu en 1991.
    Il s’est révélé pendant la présidence du prémier président qui s’est imposé par une intelligence politique hors paire dans une compétition entre lui et ses camarades du mouvement démocratique.
    Le deuxième président a profité de son aura pour sa participation à la conclusion d’un mouvement populaire contre la dictature.
    SOUMAILA CISSE aussi doit aussi montrer cette intelligence politique,s’il veut succéder à IBK.
    Ce dernier aussi a su montrer une intelligence machiavélique faisant des victimes à son passage dont certains sont devenus aujourd’hui SES ENNEMIS tant ils ont été roulés dans la farine.
    C’EST DE LA POLITIQUE,CHACUN DOIT ÊTRE INTELLIGENT À SON NIVEAU.
    Si SOUMAILA CISSE se laisse attraper dans les filets D’Ibk,tant pis pour lui.
    Il va lui aussi rejoindre ses victimes.
    On est meilleur en politique ne veut pas dire qu’ on sera un bon président.
    La politique pour accéder au sommet d’une structure politique et la politique pour gérer une structure sont deux notions différentes.
    Rares sont les hommes politiques qui réussissent les deux.
    Nos mairies en regorgent suffisamment.
    OSER LUTTER ,C’EST OSER VAINCRE!
    La lutte continue.

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