Edito / Enjeux

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Lundi prochain, au plus tard mardi, Bamako en bruit, l’hémicycle en est aux conciliabules et aux apartés, le projet de réforme constitutionnelle introduit par la président de la République sera voté. Qu’il ne passe pas surprendrait, quand on sait que le chemin a été balisé et que rien n’a été laissé au hasard. Il ne s’agit donc pas de parier si oui ou non le projet recevra l’onction des élus du peuple mais bien de s’interroger sur ce qui va être la suite à réserver à un dossier si important. La suite, c’est en premier lieu, de devoir faire face pendant la campagne référendaire à un front du refus de plus en plus grandissant et allant se confortant.

Front politique mais aussi syndical, les deux plus grandes centrales à la suite du Forum de la société civile et quelques autres personnalités de grande envergure, ont clairement indiqué leur opposition au projet. Opposition tant du point de vue de certains aspects du contenu que de la volonté manifeste de l’exécutif d’y aller au forcing.                    

L’autre difficulté, c’est celle liée à l’organisation matérielle, elle-même, d’un référendum dont le premier spécialiste de la DGE, Délégation Générale aux Elections, doute de la possible tenue avant la fin de l’année en cours. Quand bien même cela était, il viendra sûrement quereller l’élection présidentielle, dans la perspective des consultations de 2012.                                              

Le troisième enjeu réside dans la forte probabilité d’un taux de participation dérisoire à ce même référendum, un si grand challenge pourtant. Ce qui posera le problème de sa légitimité véritable. Le danger donc pour le vote de lundi, comme nous le titrons, serait d’y aller malgré tout, au risque de fausser la donne. Une donne qu’il faut se garder de rater ou seulement de brouiller, ne serait-ce que par ce qu’il va coûter. Et ce n’est pas rien, quarante milliards de l’argent public !

S.El Moctar Kounta

 

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