Lancé en juillet dernier, le PDES, présenté comme le parti du Président de la République, avec comme marraine Mme Touré Lobbo Traoré, a de la peine à décoller.
En effet, nombreux sont les observateurs de la scène politique qui attendait de la nouvelle formation politique qu’elle lance ses tentacules tant vers l’Assemblée nationale que sur le terrain. Il n’en fut rien. Au contraire, le parti perd ses positions, notamment à l’Hémicycle où deux des trois députés de Barouéli, Mody N’Diaye et Mamadi Diaw, viennent de claquer la porte pour rallier l’URD de Soumaïla Cissé. Le troisième a trouvé refuge à l’ADEMA. Dans le Mali profond également, tous ceux qui ont rejoint précipitamment le PDES sont en train de tourner casaque eux aussi. Le parti présidentiel peine à organiser ses tournées et à mettre en place ses structures de base. Même à Bamako, celles-ci tardent à voir le jour. Seule chose à l’actif du parti, des prises de contact avec les formations significatives de la place, l’ADEMA et les autres.
C’est que les uns et les autres ne se bousculent pas au portillon du PDES. Parce que ce parti n’a pas un leadership affirmé et qu’il est loin d’incarner l’espoir. En outre, le mentor ATT ne rassure ni ceux qui ont accepté d’y adhérer ni les hésitants, encore moins les opportunistes. Ce qui, du coup, a bloqué la machine PDES.
Pour parer aujourd’hui à cette situation, le PDES doit interpeller ATT afin qu’il ravitaille d’abord la caisse du parti, encourage les opérateurs économiques militants, en leur octroyant des marchés sur la base de consultations restreintes, et toutes autres possibilités qui ne jurent pas avec les textes. De plus, ATT, s’il veut vraiment aider le PDES devra assurer la promotion de ses cadres dans la haute administration et, bien sûr, dans le prochain gouvernement. Dans le cas contraire, le PDES risque de mourir de sa belle mort, avant même la fin du double quinquennat de son champion.
Chahana Takiou