Un peu de dépit chez le porte-parole des pro-Ravec ? Oui, son groupe d’une trentaine de formation a envoyé, le 24 juin, son mémorandum, au président de la République qui attend encore de leur accorder l’audience demandée. Un peu d’orgueil aussi ? Oui, n’en déplaise à Younouss Hameye Dicko qui, n’a pas dit clairement que son groupe a perdu sa bataille.
Mais consolation, il y a désormais une nouvelle formule: le Fichier Electoral Consensuel, un compromis construit autour d’un « ni-Race ni Ravec » proposé par un comité d’experts dans lequel les partis ne pouvaient pas crier à la sous représentation puisqu’ils y avaient quinze experts. Ainsi, le point de presse du weekend laisse entrevoir que le front du fichier biométrique pour les scrutins de 2012 a vécu.
Il faut dire que le front n’avait pas un choix illimité dans la mesure où il a acquis la conviction que le Ravec ne peut aucunement être prêt pour l’horizon exigé. Alors, si le front gagnait son combat, il aurait le fichier biométrique mais pas l’élection en 2012. Ce n’est pas plus compliqué que cela et la sagesse de ne pas ouvrir la boîte de Pandore a prévalu. Avec au bout, un gros lièvre levé : le prétexte des Maliens de Côte d’ivoire non enrôlés.
La vérité est ailleurs et on le sait, semble t-il grâce au comité d’experts. D’où l’indignation de Younouss Hameye Dicko ne porte pas de gants pour réclamer toute la lumière et les sanctions qui s’imposent, le recensement ayant englouti plus d’une dizaine de milliards de nos francs et accusé un retard de plus d’un an. En attendant d’être entendu, le front Ravec ne renonce pas à son objectif de départ : des élections crédibles, sincères et transparentes.
Et promet pour bientôt des propositions efficaces pour que le fichier consensuel ne permette pas, comme redouté avec l’actuel fichier Race surgonflé, une stratégie électorale basée sur les seules ristournes de la fraude. Gagner cette bataille, c’est sauver notre démocratie. Reste à voir si ce n’est pas trop tard pour qu’ici désormais, l’administration, la justice et les candidats eux-mêmes rougissent devant des élections truquées ou achetées.
Adam Thiam