Edito : Divorce CEDEAO-AES consommé mais…

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Ce mercredi, 29 janvier 2025,  le retrait  du Burkina, du Mali et du Niger de la CEDEAO est désormais consommé. Ce divorce des pays de la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel, constitue  incontestablement un coup dur pour la réalisation des  grands ensembles de regroupement spatial en Afrique.  Mais aussi et surtout, c’est  une rupture stratégique majeure  de trois Etats s  avec l’ancienne puissance coloniale.

Par la création de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel, le Burkina, le Mali et le Niger, ces trois pays  du Sahel ambitionnent  d’imposer  une nouvelle configuration de l’espace ouest africain après le déclin du G5 sahel.  Mais un flou persiste quant à  l’application  des  règles de procédures liées au retrait  de la Confédération du cadre communautaire (CEDEAO). Ainsi,  les populations  ne cessent de s’interroger : Quels  effets vont  induire  cet  exit stratégique de la Confédération de l’AES  de la CEDEAO ?

D’ores et déjà,   si les  conséquences  du divorce  restent encore difficilement mesurables pour l’un et l’autre des deux cadres communautaires, l’option d’un minimalisme régional est motivée par la nécessité pour les pays de l’AES d’assurer avec une grande autonomie,  leur défense collective. Mais la confédération devra alors  tirée toutes les leçons des échecs cumulés de la CEDEAO. Ce  regroupement des pays de l’Afrique de l’Ouest, ayant bien débuté pendant les premières décennies de sa création, mais qui  a fini par signer son propre déclin par la prise successive de décisions inappropriées.

Du principe initial de non-ingérence dans les affaires intérieures des États, la révision du Traité de Lagos va consacrer  l’extension du domaine d’application à celui de la promotion et de la consolidation d’un système démocratique de gouvernement dans chaque État membre. Le cadre communautaire va  même s’autoriser, dès lors, un regard sur le fonctionnement des institutions internes, la désignation des gouvernants et la promotion des droits de l’homme.

Tout cela étant favorisé (ou commandité) par ses principaux  bailleurs de fonds occidentaux. Lesquels vont lui imposer leur idéologie institutionnelle. Qui privilégie une orthodoxie politique définie par le modèle historique occidental de la démocratie libérale. Désormais, au nom du principe de la Démocratie  en Afrique, la CEDEAO pourra  intervenir dans ses pays membres pour faciliter un retour à l’ordre constitutionnel en cas de rupture. Une bêtise qui va lui couter très chère.

Sur le fondement de ce cadre normatif évolué, vont intervenir des sanctions de la CEDEAO (qui vont davantage paupériser les populations locales) à l’encontre des régimes issus de coups d’état militaires, en l’occurrence  du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Alors que les coups  d’Etat constitutionnels, comme   en Côte d’Ivoire, ne sont jamais sanctionnés. Cette condamnation à géométrie variable  va provoquer  la polarisation  des opinions autour d’une controverse sur l’application différenciée des règles de la CEDEAO.

La Confédération des Etats de l’AES, si elle veut se pérenniser,  devra tirer toutes les leçons de l’échec de la CEDEAO. Elle devra  alors  cesser de privilégier  la consolidation des pouvoirs actuels dans les pays respectifs  au détriment de la vraie intégration des peuples qui la composent. Ce  qui a  réellement manqué  à la CEDEAO.  Il faudra créer illico presto toutes les conditions idoines  pour qu’advienne  une  Confédération AES des peuples. Les dirigeants ne devant être  que des facilitateurs.

Gaoussou Madani Traoré

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1 commentaire

  1. Traoreke tu as raison que nous devrons apprendre nos leçons car quand les politiciens ont transforme la CEDEAO en une FRANCEDAO protégeant les princes du jours ou les nègres de maison pour Paris alors elle est morte et meme ceux qui sont restes ne la croient plus.

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