Edito : des questions de principe, d’honneur et de dignité

Les esquives, les procès d’intention, les interrogations et les silences assourdissants au sommet de l’Etat cachent mal la gêne des autorités qui sont entrain de travailler en douce sur un statut particulier pour KIDAL malgré la difficulté réelle de sa mise en œuvre du fait de l’opposition manifeste du peuple. Entériner cette décision revient pour l’Etat à trahir la confiance que les populations ont placée en lui pour restaurer l’intégrité territoriale du Mali et réaffirmer le caractère unique et indivisible de son territoire. C’est une question d’honneur et de dignité.

La gestion irresponsable et chaotique de la situation des refugiés et des déplacés qui sont laissés à eux-mêmes dans un état de dénuement et d’insécurité total, témoigne du peu d’égard que les autorités maliennes ont pour ces enfants de la Nation traités comme des citoyens de seconde zone dont l’éloignement du pays susciterait chez-elles non pas tristesse et désolation, mais soulagement et tranquillité. C’est une question de responsabilité et de générosité !

L’entêtement des pouvoirs publics à vouloir organiser une parodie d’élection présidentielle en juillet 2013, malgré les risques graves de guerre civile que des résultats fantaisistes et contestables font peser sur la Nation malienne qui n’a pas fini de guérir de son traumatisme provoqué par l’occupation de son territoire. Un acharnement à mettre fin à la Transition qui cache mal la seule et unique préoccupation des autorités consistant à masquer un fatras de scandales financiers aussi gros les uns que les autres qu’elles chercheraient à traiter par une opération criminelle de passage par pertes et profits. Pendant ce temps, on assiste à la valse honteuse de candidats encagoulés, de candidats métamorphosés, de candidats recyclés, de candidats transhumants, de candidats par procuration et de candidats au blanchiement, au grand dam du peuple auquel on demande de choisir entre la peste et le choléra. C’est une question de patriotisme, de préservation de la paix sociale et de simple bon sens !

Un grand pays comme le Mali insulté dans les insistances internationales, d’abord par Mme Rice aux Nations Unies puis par les députés français lors du vote de la prolongation de l’opération Serval. Un vote pendant lequel l’Etat et l’armée maliens sont traités de tous les noms d’oiseau sans qu’une voix autorisée du Mali ne s’insurge contre cette n^ième  humiliation de notre pays qu’on doit continuer à subir et se taire.  C’est une question de souveraineté, d’honneur et de dignité !

Aliou Badara Diarra

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