Edito : Des actes concrets, au-delà du concept !

0

Le Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maiga a placé la commémoration  de  la deuxième  journée  de « la Souveraineté retrouvée »  comme étant celle  de « la mobilisation des énergies pour défendre la patrie et les valeurs républicaines et maintenir la flamme patriotique, la volonté de résistance et de résilience du peuple, face aux défis de tous genres, dans le souci de préservation de la souveraineté nationale et de l’affirmation des aspirations légitimes du peuple malien ». Alors  que d’éminents professeurs, étudiants et chercheurs,  ont longuement exposé leurs points de vue sur les thèmes relatifs au  concept de « la souveraineté retrouvée ». Ils  ont  proposé des démarches scientifiques et sociopolitiques à suivre afin que le concept puisse se concrétiser dans les décisions officielles.

À l’appel du gouvernement de la Transition, le peuple  Malien est massivement sorti, le 14 janvier 2022,  pour  dénoncer les sanctions illégitimes, illégales inhumaines de la CEDEAO et de l’UEMOA contre leur pays. Après cette  grandiose  démonstration  de force, les autorités maliennes ont décrété le 14 janvier : « Journée Nationale de la Souveraineté retrouvée »  pour magnifier  le  courage  et  la résilience du peuple malien.  La première édition  a  été officiellement célébrée à Ségou dans la Cité des Balanzans.  La seconde, intervenant dans un contexte où les FAMA ont repris la ville  de Kidal,  a eu lieu  le  14  janvier de cette année,  à la Cité universitaire de Kabala.  Pour le  lancement officiel des activités, plusieurs  membres du Gouvernement étaient présents.

La souveraineté d’un État implique l’exclusivité de ses compétences législatives, exécutives et judiciaires. C’est  aussi un concept qui signifie qu’un  État est  indépendant. Qu’il  a  le contrôle exclusif de son territoire. En conséquence,  un pays souverain est celui  qui fait ses choix librement, sans dépendre d’aucun autre pays. Et, qui  dispose de ses propres moyens financiers. Est-ce à comprendre que  notre pays répond désormais à tous  ces critères pour que l’on puisse admettre qu’il a retrouvé la plénitude de sa  souveraineté ?  La réponse à l’interrogation  n’est pas évidente.

Mais  une chose est évidente : les forces étrangères de la MINUSMA et de Barkhane, qui avaient mis le Mali sous tutelle,  ont  déjà quitté le territoire national. Désormais,  les Autorités  de la Transition ont  adopté  trois principes pour régir la coopération bilatérale et multilatérale du Mali. Ce sont: le respect de la souveraineté de l’Etat du Mali, le respect de ses choix stratégiques et celui de ses partenaires ainsi que  la prise en compte des intérêts vitaux du  peuple malien. Est-ce suffisant pour  que le Mali retrouve  toute sa souveraineté ? Certainement pas !

Actuellement, il est une réalité que le Mali contrôle son espace terrestre et aérien  grâce à un meilleur choix de ses partenaires stratégiques. Qui lui ont fourni des moyens logistiques conséquents avec  des transferts de compétence. Cependant, il  faut  que les Autorités de la Transition soient  conscientes qu’il faut  vite dépasser le concept de « la souveraineté retrouvée » pour  aller vers des actions plus concrètes. Elles  doivent  alors  s’atteler à favoriser  toutes  les conditions nécessaires pour que  l’ensemble des forces vives  du Mali se sentent  réellement concernées dans la gestion publique de leur pays.

Pour ce faire, elles doivent forcément  accepter de bannir   le népotisme et  le clanisme dans toutes leurs prises de décisions. Car, dans  l’édification du « Mali Kura », aucune  compétence ne devra  être ignorée. Chaque malien devra dorénavant  compter.  Cela est d’autant nécessaire  que  la frange juvénile, constituant la majorité de la population malienne, ne saurait  demeurer  dans la résilience  pour  béatement soutenir  leurs autorités  alors  que celles-ci ne fournissent  pas des efforts  pour diriger le pays  dans la transparence.

S’il est   une réalité criarde que  le concept de « la souveraineté retrouvée »   du Mali  est  bien partagé par une majorité des compatriotes. Toutefois, il  ne doit pas demeurer  un vain mot, c’est-à-dire  un slogan.  Alors, il faut bien  que  les Autorités de la Transition   s’investissent  davantage   politiquement  pour briser tous les liens économiques et financiers d’avec l’ancienne puissance coloniale! Notamment, l’usage du  Franc CFA !  Sont-elles  déjà dans   des dispositions pour son abandon au profit d’une monnaie souveraine ? De toute façon, elles  doivent  forcément  prendre des décisions courageuses. Sinon,  le concept de   « la souveraineté retrouvée » n’aurait aucun vrai contenu dans les faits!

Gaoussou Madani Traoré

Commentaires via Facebook :

REPONDRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Leave the field below empty!