Inexorable, le temps a poursuivi son cours et votre hebdomadaire célèbre son premier anniversaire. Un chemin a été parcouru, avec ses motifs de satisfaction et ses difficultés : satisfaction d’avoir informé et d’avoir pris position sur les problèmes brûlants de l’heure ; difficultés rencontrées du fait de certains incompréhensions. Parmi celles-ci, l’ostracisme qui nous a frappés à la suite d’un édito dans lequel nous attirions l’attention sur l’immobilisme au sommet de l’Etat avec un Premier ministre ayant préféré le calme du cabinet aux aspérités du terrain. Cela nous a valu d’être interdit de distribution à la Cité administrative. Mais nous avons encaissé le coup et, grâce à votre soutien, avons continué à nous exprimer. Aussi, est-ce l’occasion de vous adresser nos vifs remerciements, à vous lecteurs qui avez choisi de nous faire confiance pour vous tenir informés ; à vos généreux partenaires dont les soutiens, aussi bien moraux, matériels que financiers ne nous ont pas fait défaut.
Avec ce numéro consacrant une année d’existence de votre journal, comment ne pas revenir sur le choix du titre, le Sursaut ? Comment ne pas reprendre certains de nos propos ?
Il ne fait de doute pour personne : jamais, de notre accession à l’indépendance à ce jour, nous ne sommes tombés si bas ; si bas que nous sommes devenu tel le vieil homme malade de l’Afrique de l’Ouest. C’est à Bamako que l’on se précipitait pour obtenir la solution à ses problèmes. C’est Bamako qui intervenait pour contribuer à trouver une solution aux problèmes des autres. Aujourd’hui, ce sont les autres qui sont à notre chevet. Pas pour nous aider à nous relever, mais pour nous anesthésier et démembrer notre Patrie. Il est certain que nul ne saurait accepter cela ; d’où la nécessité du sursaut pour reprendre notre destin en main, nous retrouver entre Maliens, consolider les assises de notre unité dans la diversité de nos teints, de nos us et coutumes afin de traduire dans les faits notre devise nationale : Un Peuple-Un But-Une Foi.
Actuellement, tout est entrepris pour mettre en œuvre l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Mais aucun gain n’est engrangé. Plus l’Etat agit, plus il s’enlise, plus la rébellion se renforce. Oumar Tatam Ly, Moussa Mara, Modibo Keïta avec un record, celui du nombre de remaniements en moins de deux ans, sont passés par là, sans succès aucun. Et, aujourd’hui, Abdoulaye Idrissa Maïga ; et l’enlisement qui persiste. Une note particulière toutefois à l’endroit de ce dernier. Il vient de passer cent jours à la Primature. Le bilan peut paraître modeste, mais la rupture est manifeste : à la distance d’après le peuple, à la morgue, il a substitué la simplicité, l’ouverture, le sens de l’écoute et du dialogue conciliant ; des armes pour redonner confiance à son institution.
Votre hebdomadaire n’a eu de cesse de le dire : les choses en sont à un tel point que le chef de l’Etat à lui seul n’en détient plus la solution. Il ne s’agit pas d’en appeler à la constitution d’un gouvernement national. Il s’agit de créer les conditions pour qu’un dialogue franc s’instaure entre citoyens et citoyennes d’un même pays afin que d’une seule voix nous fassions comprendre à la Communauté internationale que « nous avons été avant que certains ne soient. »
Votre hebdomadaire ne s’est pas focalisé sur ce brûlant sujet de l’heure. Chaque jour, il a délégué sur le terrain des envoyés afin de collecter l’information, de la traiter pour la mettre à votre disposition. Dans ce domaine, les sujets sont des plus variés. Bien sûr, des points de vue sont exprimés. Mais, dans ces rubriques, l’important était de vous tenir au courant de certains faits intéressant la vie de la Nation.
Notre intention est d’être davantage proche de vous. Nous allons nous y employer avec la création d’un site web et de nouvelles rubriques dans les numéros à venir. Aux articles à considérer comme des pièces à verser au débat d’idées, à ceux traitant des faits de l’actualité à but essentiellement informatif, s’ajouteront des textes sur la culture et les loisirs. Vous nous aiderez à les illustrer par vos contributions, nous en sommes sûrs et d’avance, vous en remercions.
Chers lecteurs, plus que jamais, le sursaut est d’actualité. Ce qui est en jeu, c’est le devenir d’une grande nation. Au nom de ce devenir, resserrons les rangs et, debout sur les remparts, clamons à la face des Puissances d’Argent notre inébranlable volonté de rester un et indivisible.
LA REDACTION