Edito : Ces décisions, les plus impopulaires, qui plombent IBK

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L’exercice de la fonction de Président de la République par Ibrahim Boubacar Keïta a tout révélé au peuple malien sauf les promesses tenues lors des campagnes présidentielles.

Un Mali nouveau, complètement arraché des gueules des vampires politiques qui le suçaient. Voilà à quoi s’attendaient les soutiens inconditionnels d’Ibrahim Boubacar Keïta. Dès son entrée en fonction, ses premiers actes posés ont donné droit à la conclusion : La continuité d’un système combattu  par le peuple malien.

Tout part de la composition de son premier gouvernement. IBK, l’homme placé à la cime de toutes les estimes, qualifié de Héros national, brise tout un espoir qui venait à peine de naitre avec le combat ardu du peuple pour que lui, IBK, occupe le fauteuil présidentiel. Des hommes et femmes incompétents et pourris qui ont passé le clair de leur temps à  voler le Mali, à assassiner  le système éducatif, nos valeurs sociales les plus chères… Voilà ces ennemis de la République, mis au garage, qu’IBK s’est donné comme tâche prioritaire, à ramener sur la scène en les confiant des postes stratégiques. La déception fut grande avec des actes indécents comme ce degré de corruption pendant une année décrétée par le Président de la République comme l’année de la lutte contre la corruption.

Comme si cela ne suffisait pas, il ouvre le chemin de l’hémicycle à son fils Karim Keïta ; un gestionnaire de parc automobile qui devient Député mais aussi Président de la stratégique commission Défense. Le fiston national est aujourd’hui l’épicentre du bonheur. Pour avoir des marchés,  être promu à un poste, il faut son OK.

Peu après, IBK s’aventure  dans l’achat d’un avion, à coût de milliards dans un moment critique où cela était loin des priorités.  Une facture alléchante qui pouvait à l’époque aider l’armée malienne dans une panne criarde de moyens adéquats pour faire face à l’enjeu quotidien, la crise du nord.

En même temps, la cour privée d’IBK à Sébénikoro entre en chantier afin de la mettre à la hauteur du prince, Mandé Massa, du jour.

IBK avec son nouvel avion prend son  bâton de pèlerin, tel un Kankan Moussa ; fait le tour du monde pour, dit-il, chercher partenaires pour le Mali. L’on se rappelle des propos flatteurs tenus après ses voyages en Chine mais aussi à Paris. Le peuple pensait qu’IBK avait atterri à l’aéroport Modibo Keita de Bamako Senou avec des mallettes pleines en Yuan Chinois et en Euro. Le peuple  était impatient de voir les investisseurs à Bamako afin de mettre le Mali sur les rails de l’émergence. Un laps de temps aura suffi pour comprendre que cela n’était que du bluff !

Dans la résolution de la crise du nord du Mali, la France impose, en Alger, un accord dont la mise en œuvre après quelques années peine à se manifester avec espoir. Le Peuple malien s’y attendait à un tel résultat car après signature de l’accord, opposition, société civile, amis du Mali, tout le monde voyait en l’accord un instrument qui allait précipiter la partition du Mali. Aujourd’hui, plus d’orientation, c’est le pilotage à vue qui atteste qu’IBK fera son quinquennat sans trouver une issue favorable à ce problème. Les rebelles sont devenus des amis du Mali ; ces sanguinaires qui nous ont causé tous les torts du monde sont pardonnés et mis dans toutes les conditions dignes d’un Roi.  Au même moment, le putschiste Sanogo et ses hommes sont traduits devant la justice.

Côté politique,  IBK s’aventure dans la pratique ‘’ je t’utilise et  te jette au moment qui me semble bon sans raison valable’’. Ainsi, IBK se déparasse de son premier,  premier ministre, Tatam Ly, pour faire plaisir à ses compagnons politiques. Les conséquences sont patentes.  Peu après, c’est le cas de Moussa Mara, Président du parti Yèlèma. Ce dernier a pris le risque de sacrifier sa carrière politique dans l’optique de sauver IBK qui était, à l’époque, décrié par le peuple malien et l’opposition. Mara le défend dans tous les dossiers et s’envole après pour Kidal afin de montrer au reste du monde que Kidal est bel et bien une partie intégrante du Mali UN et INDIVISIBLE. Le PM est traité de Héros par IBK, la majorité et le peuple malien. Mais peu après, pour, dit-on, situer la responsabilité dans le carnage qui a causé la vie à nos militaires et administrateurs, IBK jette son ancien PM dans les gueules du loup. L’Assemblée ouvre une enquête et la conclusion maintient Mara seul responsable  politique à passer devant la justice !

Le foncier ressemble à une poudrière de nos jours. Les responsables des Domaines et Affaires Foncières ont créé la polémique et la colère  dans beaucoup de contrées au Mali. A titre d’exemple, la situation du titre foncier N°  180 des malades blanchis de la lèpre sis à Kalabambougou. Un espace cédé par l’Etat, sous la signature d’IBK à l’époque Premier Ministre, au CNAM et aujourd’hui en passe d’être arraché, par force, par  les services des Domaines sous ce même IBK, Président de la République qui ne pipe mot !

La dernière grosse bavure, c’est bien cette opération de déguerpissement enclenchée par madame le Gouverneur du District de Bamako. Dès son entrée en fonction, elle s’en prend aux pauvres qui  gagnent leur pain dans l’informel et envoie des milliers de maliens au chômage.

Boubacar Yalkoué

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6 COMMENTAIRES

  1. Ibk n’est il pas le fruit de la perversion de l’ homme malien du 21siècle?
    La bête politique et machiavélique qu’ est IBRAHIM BOUBACAR KEITA l’ a parfaitement compris.
    La marque principale du malien est l’hypocrisie.
    Cette hypocrisie,Ibk va s’en servir à merveille.
    Ce phénomène religieux qui place l’homme malien parmi les plus respectueux va être exploité par Ibk à travers des formules coraniques appréciées.
    Et pourtant tout le monde perçoit aisément qu’ il ne maîtrise pas,comme ça se doit,la prononciation.
    On perçoit aussi facilement que l’homme n’est pas un pratiquant habituel de la religion de Mahomet.On n’en dit rien puisqu’on sait que ceux qui passent leurs temps dans les mosquées vivent aussi dans cette hypocrisie.
    L’ essentiel est d’adhérer à la communauté :celle qui accorde plus d’importance aux paraîtres qu’ aux faits.
    Ibk s’est glissé dans cette communauté largement majoritaire dont les membres ne sont musulmans que de nom.Leurs convictions réelles sont le mercantilisme.
    Ce constat est là,palpable la société malienne est indéniablement mercantile.
    Les idéaux ne comptent plus.Il faut avoir assez d’argent,quelqu’en soit l’origine,les partisans pleuvent.
    La dénonciation d’un des membres est la pratique la plus détestée.Le dénonciateur est ainsi traité dhaassidi .
    Le sens du mot a été dévoyé pour l’adapter à leurs pratiques perverses.
    C’est pourquoi Ibk n’a pas hésité à traiter ainsi ses opposants quand ils ont commencé à dénoncer ses dérives
    Les hommes honnêtes,droits et rigoureux sont rejetés.Celui qui s’y maintient malgré les pressions est traité de«den kafale »c’est à dire un enfant têtu,irrespectueux .
    ZOUMANA SACHO symbolise le changement radical de l’ homme malien.Il était dans les années 80-90 le plus adulé des hommes politiques maliens par sa droiture et son honnêteté.
    Aujourd’hui l’homme est parmi les plus impopulaires du pays.

  2. B. YALKOUE, vous avez parfaitement raison dans cette analyse mais le peuple malien ne doit pas se méprendre, car depuis la nuit des temps aucun politicien n’a pu rendre opérationnelles ses promesses. D’ailleurs IBK est le moindre mal car Alpha Oumar KONARE et ATT se sont limités à servir leurs entourages directs en oubliant totalement le citoyen lambda. Le pouvoir au Mali et en Afrique en général n’est qu’une question de clan, de parenté et d’amitié avec çà, nous serrions toujours dans l’éternel recommencement avec la mise en route des successions de Républiques sans avoir le bonheur de nos peuples. Quel malheur pour cette Afrique avec des ressources incommensurables et c’est les autres continents qui en profiteraient.

  3. Toutes ces affaires sonnent comme une preuve du mépris de IBK pour le peuple malien. Il nous méprise et il n’a pas tort car rien de tout ce qu’on lui reproche aujourd’hui n’est nouveau dans son comportement. Il a occupé le devant de la scène politique pendant plus d’un quart de siècle sans montrer une seule preuve d’intégrité morale, pis, il a toujours été un ce corrompu, ce népotisme, ce magouilleur, ce gaspilleur, cet homme de compromission que l’on voit aujourd’hui. Le temps d’une élection, nous-mêmes avons menti sur lui et faire de lui un homme propre jusqu’à le plébisciter….

    IBK est avant tout un politicien, c’est-à-dire un chasseur de voix, si un comportement aussi mauvais soit-il ne l’empêche pas de rafler 77% de voix, pourquoi alors le changer ?

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