EDITO – De la politique de proximité

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Dans la vie, chaque chose a des conséquences. La politique n’échappe pas à cette logique. Dans la perspective des législatives de juillet prochain, l’on apprend que les responsables de certains partis politiques, après avoir perdu à l’élection présidentielle du 29 avril dernier, et dans l’optique de se faire une santé politique (histoire de rester en vie) se sont inscrits-en tête de lice-sur les listes de candidatures aux élections législatives. Ce faisant, ils écartent de la course certains cadres valables et citoyens honnêtes de leur parti qui ne manquent pas eux aussi d’ambition politique. Comme on est au Mali où la courtoisie n’est pas de mise, surtout en milieu politique, le président d’un parti peut donc tout se permettre. Même mettre fin injustement à la carrière politique d’un homme. Pourvu que les intérêts ne se croisent..

Il faut reconnaître que ces responsables de partis politiques tirent profit d’un vide juridique ou d’une insuffisance des textes en matière de candidature à la députation. En effet, la loi électorale en République du Mali ne fait pas cas de la duré de séjour des candidats dans les localités où ils se présentent. Cela crée du coup une situation d’injustice à l’endroit des candidats qui voudraient apporter leur concours au débat démocratique. Le cas de quelques barons de partis politiques exige qu’on en parle.

Prenons d’abord le cas de notre ami Tiéblé Dramé du Parena qui « espère un retour en force à l’Assemblée nationale à partir de son Nioro natal ». Nous ne pensons pas que M. Dramé, durant toute sa carrière professionnelle et politique ou depuis 1991, année de l’avènement de la démocratie au Mali, ait passé plus d’une semaine (7jours) de façon continue dans sa ville natale de Nioro. Pourquoi donc préférer un tel à ce vieux enseignant ou cet infirmier qui a passé toute sa vie à éduquer ou soigner les enfants de cette localité ? Entre Tiébilé et les deux précités, qui connaît mieux les vraies préoccupations des électeurs de Nioro ? La seule présence du nom de Tiébilé Dramé sur un acte de naissance délivré à Nioro et le fait qu’il soit aujourd’hui le président du Parena ont donc suffi pour qu’on le présente comme le seul capable de représenter Nioro à l’hémicycle. Corruption politique ?

Le cas du Dr Oumar Mariko n’échappe pas à la même critique. L’homme, a-t-on dit, veut « briguer les suffrages de ses parents » de Kolondiéba. Qu’est-ce que le docteur a réellement fait pour les populations de Kolondiéba pour prétendre briguer leurs suffrages?, sommes nous tenté de demander. Quand on sait que l’homme, après avoir fait tomber Moussa Traoré de la colline de Koulouba et après avoir décroché son diplôme de médecin, a préféré Bamako à Kolondiéba.

Les hommes politiques se rappellent de leur milieu natal seulement quand un intérêt personnel s’y est accroché. Dr Mariko, pour qui nous avons beaucoup d’estime, devait se présenter en commune I de Bamako où il réside. Il est aussi promoteur d’une radio et propriétaire d’une clinique médicale dans la même commune.

Enfin, il y a le cas de Younoussi Touré de l’URD. Il fait partie de ceux qui « ne ménagent ni leur effort ni leur énergie pour être parmi les 147 élus nationaux ». Il veut être le député de Niafunké. Pourquoi ce regain d’intérêt pour Niafunké, se demande t-on ? La question mérite d’être posée lorsqu’on sait que l’homme a passé ses beaux jours entre les grandes institutions financières. Peut-il nous montrer une seule réalisation qu’il a faite à Niafunké? Heureusement qu’il a été devancé par des vrais fils de Niafunké comme Ali Farka Touré, paix à son âme, qui a aménagé des centaines d’hectares de terre et mettre les jeunes de Niafunké au travail.

Les populations ne vivant pas de promesses creuses, les hommes politiques doivent se baser sur les réalisations qu’ils ont faites dans leurs milieux d’origine avant de demander les suffrages. Dans cette tricherie, la loi électorale malienne leur donne un grand coup de pouce. Jusqu’à quand cette situation va durer ?

F. Bangaly

COULISSES

Me Gakou, avocat du FDR

Au Front pour la Démocratie et la République, chacun a sa place. Et toutes les occasions sont bonnes pour les animateurs de ce groupement politique pour le confirmer. En tout cas, c’est ce qui s’est passé samedi dernier dans la salle de conférence du Palais des Congrès de Bamako où le FDR a organisé un meeting d’information et de sensibilisation à l’endroit de ses membres. En effet, Djiguiba KEITA dit PPR, maître de cérémonie, lors de l’introduction de Me Mamadou Gakou, a présenté ce dernier comme étant l’avocat du FDR. Le titre de président de parti, la COPP, a été expressément omis par l’homme à tout faire du Parena. Cela n’a étonné personne quand on sait que la COPP de Me Gakou n’existe qu’en la seule personne du brillant avocat qui, d’ailleurs, dans son intervention a tenté de rectifier le tir. Mais trop tard !.

PPR veut mettre la charrue avant les bœufs

PPR a failli faire une erreur monumentale, samedi dernier lors du meeting du FDR quand il a invité Me Gakou à venir faire la critique de l’arrêt de la Cour Constitutionnelle avant même que les militants venus assez nombreux n’ont pas eu connaissance du contenu de la déclaration du front par rapport à cet arrêt. Ibrahim Boubacar Keïta qui s’était rendu compte de la maladresse a attrapé Me Gakou au passage pour faire la remarque. Comme pour dire que IBK, en chef, veille toujours au grain !

Me Gakou en retard sur le podium

Pour un meeting prévu pour 9h30, les dirigeants du FDR Ibrahim Boubacar Keïta, Tiébilé Dramé, Soumeilou Boubèye Maïga, Mamadou Blaisse Sangaré, accompagnés d’autres responsables du front, ont fait leur apparition dans la salle seulement à 10h54. L’attente aura donc duré près d’une heure et demie, pour ces braves militants du Fdr qui se sont arrachés à leur sommeil matinal, samedi dernier, pour venir écouter leurs chefs. Et comme pour enfoncer le clou dans cette situation peu confortable, Me Gakou, l’avocat des frontistes s’est fait remarqué par son absence. Me Gakou a regagné les autres sur le podium quelques bonnes cinq minutes après. Sa place avait d’ailleurs été occupée par un autre responsable moins connu.

IBK boudé par ses militants

Ibrahim Boubacar Keïta a presque a recu une raclée de la part des militants du FDR venus assez nombreux se faire une idée du mental de chef de file après l’arrêt de la Cour Constitutionnelle qui a donné la victoire à ATT dès le premier tour de l’élection présidentielle. En effet, IBK après avoir passé une bonne partie de son intervention en bamanan, ce qui d’ailleurs avait été souhaité par l’audience, voulait finir avec la lecture, en français, d’une déclaration. Les militants qui avaient vraisemblablement reçu tout le message, ont commencé à vider la salle. Provoquant une colère chez leur chef qui parvient à se maîtriser. ‘‘S’il vous plait, s’il vous plait. Respect, respect’’, avait lancé Ibk qui après avoir lu sa déclaration a repris sa place pour se cacher derrière ses lunettes fumées.

Après l’arrêt, IBK faché

Ibrahim Boubacar Keita, président du Rassemblement pour le Mali et du Front pour la Démocratie et la République était fâché, surpris et même déçu après avoir pris connaissance du contenu de l’Arrêt de la Cour Constitutionnelle. Il l’a reconnu, samedi dernier lors du meeting avant d’ajouter ‘‘nous n’allons jamais appeler à casser’’. Dieu et l’histoire jugera les fossoyeurs de notre démocratie, a-t-il dit.

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