Edito : Dakar, une vitrine africaine du salut ?

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Wade battu mais grand seigneur. Une classe politique soucieuse d’équilibre, sachant sans doute que les démocraties africaines imposent, avant tout, une gouvernance de pénurie ; et puis Macky Sall déclarant publiquement ses biens, largement supérieurs au patrimoine du chaloupier lebou de Grand Yoff mais de la petite monnaie pour Mit Romney ou les Bush. Le Sénégal est sur un nuage, sans doute fragile comme le continent lui-même mais mérité. Dans l’épreuve, il a érigé des barricades et brûlé des voitures. Mais au soir de la victoire, personne  ne s’en est pris aux biens ou à la personne de Karim Wade, par exemple.

A. Wade et M. Sall

Une belle leçon de hauteur que plusieurs pays devraient méditer, à commencer par le Mali. Ceci dit, la déclaration des biens devrait aller au-delà de la solennité du premier jour pour être une pratique annuelle. Théoriquement, c’est cela la règle dans bien des projets démocratiques africains. Mais le défi c’est de le traduire en réflexe avant d’étendre la contrainte au gouvernement et à la sphère de l’administration le plus en contact avec les deniers publics. Et naturellement ce avec quoi on vient n’a aucune importance si ce n’est pas comparé à ce avec quoi on quitte. Ce qui, entre prête-noms et autres formes subtiles de blanchiment, pose l’épineux problème de la traçabilité des cols blancs.

Mais l’accent, et ce serait bon que le Sénégal  redevenu un exemple à suivre éclaire ses voisins, doit être mis sur quelques indicateurs fondamentaux de la bonne gouvernance attendue des processus démocratiques. Il y a, à cet égard, deux axes qui peuvent être facilement évalués. L’un est la libération des médias publics qui n’est pas leur privatisation, mais la pédagogie volontariste du pouvoir à laisser télé, radio et journaux publics à faire du journalisme, le vrai, orienté vers l’information correcte et équilibrée de la nation. Le second axe, c’est la qualité de la justice. Celle-ci doit être intègre et indépendante.

Surveiller l’intégrité de ce secteur est aussi l’affaire des citoyens à travers « l’ordre des justiciables ». Mais l’Etat reste capital à cet enjeu, parce que garant du système d’intégrité public. Quant à l’indépendance de la justice, elle est le thermomètre même de la démocratie. Certains spécialistes ajoutent à ces deux axes celui de bonnes élections. Il est vrai qu’un Etat qui ne veut pas d’élections frauduleuses n’en aura pas.

Adam Thiam

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3 COMMENTAIRES

  1. si se sanogo ne nous sa pas faire se coût d’état aucun payes africain ne pouvait pas nous notre leur exemple mais voila a cause se se soûlard assoiffé de pouvoir tous le monde entier se maque de nous c’st dommage et d’éçevant honte a toi sanogo tu va le payes chers inchallah

  2. Merci M. Thiam pour votre objectivité. Vous faites partie des Maliens qui analysent sans passion. On peut aussi reconnaître que la déclaration de patrimoine a mis à nu la “richesse” de Macky. Il fait partie des pilleurs du Sénégal. C’est dommage qu’en Afrique les dirigeants ne soient pas encore conscients de la nécessité de faire des sacrifices pour le développement de leur pays. Néanmoins, le Sénégal reste l’une des démocraties les plus exemplaires du Continent. Le Mali était bien parti, mais Sanogo a mis le fatal coup d’arrêt à cette jeune démocratie.

  3. Vaut mieux jeter la monnaie coloniale et avoir notre propre monnaie Ouest_Africaine.Divulguer le patrimoine n’est pas le plus important pour une dèmocratie

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