Edito : D.S. Q.

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La richesse et la puissance mal gérées conduisent fatalement à la déchéance et au déshonneur. Dominique Strauss Kahn, ancien patron du Fonds monétaire international, fait partie de cette race de golden boy, fruit du baby boom, qui pensent que la vie n’est qu’une vulgaire succession de caprices à satisfaire. Il est de la race de ces enfants pourris qui ne réfléchissent qu’en termes de droits, ignorant qu’ils ont des devoirs, notamment ceux de respecter les lois et règlements, de préserver l’intégrité physique et morale des autres.

Ainsi donc, le nabab, habitué des palaces, a sombré dans l’infamie pour une vulgaire histoire de fesses. M. Strauss Kahn, riche, beau, charmeur, influent, possédant un carnet d’adresses qui aligne présidents et têtes couronnées ne pouvait pas imaginer qu’une simple femme de chambre, nettoyeuse forçat de pipi et caca, négresse de surcroît puisse lui résister. Non, DSK est un homme irrésistible. La preuve ? Il a terminé une interview au lit avec la plus élégante des journalistes françaises des années 80, Anne Saint-Clair, égérie du 7/7 à une époque révolue.

Dominique Strauss Kahn n’a été l’objet que d’un complot sorti de l’imagination débordante des théoriciens de la conspiration. Aveuglé par la gloire, l’argent et la puissance, DSK ne pouvait pas imaginer un pays au monde capable d’appliquer la loi, la justice. A un certain niveau de célébrité, on se croit au-dessus du simple justiciable. Effectivement, DSK s’est trompé de pays et de victime. S’il avait choisi une malienne dans une chambre de l’Hôtel de l’Amitié, il aurait quitté le Mali avec une médaille de Chevalier de l’ordre national au cou. La victime aurait fini, sous les bottes des gendarmes du Camp I, par nier la vérité et dire qu’elle avait menti. Si DSK avait commis ce crime en France, le parquet aux ordres, les gentils juges d’instruction qui ont mis onze ans à accuser Jacques le filou Chirac, auraient traîné des pattes. Le Parti socialiste aurait crié à la machination et il aurait été miraculeusement blanchi, une semaine avant les primaires socialistes, afin qu’il garde ses chances de monter à l’Elysée.

Malheureusement pour lui et heureusement pour Nafissatou Diallo, DSK a commis son forfait aux Etats Unis d’Amérique. Et dans ce pays, les criminels sont menottés et exhibés à la télé et vous n’entendrez jamais le président Barack Obama dire qu’il ne sert à rien d’humilier des pères ou mères de famille. Un criminel est un criminel. Le voleur de poulet et le voleur de deniers publics sont tous des criminels. Nous avons hérité d’une culture de l’indulgence et de la forfaiture qui nous fait admettre, de manière même inconsciente, que les riches et puissants ne devraient pas subir les affres de la justice. DSK se croyait tout simplement immunisé contre ce genre d’humiliations, parce que dans sa micro cervelle d’enfant gâté, il ne s’est jamais cru l’égal humain d’une femme de chambre.

La justice est une et seule et elle doit s’appliquer de manière égale et indistincte à tous. Strauss Kahn a commis le plus vil péché qu’un homme peut commettre : le viol. Il a commis le plus execrable crime de la part d’un homme. Au lieu de pleurer sur la carrière brisée de cet amateur de Porsche et de chambres d’hôtel à deux millions CFA la nuit, il serait plus juste de penser à Nafissatou Diallo à qui il a détruit la vie et la sérénité et aucune somme au monde ne peut guérir une femme d’un viol.

Il arrive un moment dans la vie où l’on se dit que la justice divine existe et en voici la preuve. Depuis des années, DSK se déchainait sur tout ce qui bougeait de l’arrière-train. Nous sommes de ceux qui pensent qu’aucun crime contre l’homme ou contre l’honneur ne doit rester impuni et ce, peu importe le temps que cela prendra. Les assassins comme les violeurs étaient rares à une certaine époque parce qu’on les pendait haut et court !

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