Edito / Comme un air d’ultimatum

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Réunion d’urgence à Abuja sur la Côte d’Ivoire après celle du CPS de l’Union africaine qui n’y est pas allée avec le dos de la cuillère. Si la Cedeao se réunit aussi vite, ce n’est sans doute pas pour prendre le parti de Gbagbo. L’organisation sous régionale, l’Union africaine, l’Onu, les chancelleries occidentales reconnaissent toutes les résultats de la Cei. Par conséquent, pour elles, Laurent Gbagbo n’est pas le président élu de la Côte d’Ivoire.

Qu’il continue de s’accrocher en fait-il un putschiste pour autant? C’est inexorablement l’argumentaire qu’Abuja validera avec toutes ses conséquences et la jurisprudence dont la Cedeao, l’Union africaine et les Nations-Unies peuvent se prévaloir.

En 1998, la Cedeao avait réinstallé sur son fauteuil le président sierra léonais chassé pendant quelques mois du pouvoir par un coup d’Etat. L’Union africaine, en 2007, endossa la responsabilité d’une expédition française pour rétablir l’ordre constitutionnel aux Comores. Les Nations-Unies, elles-mêmes, durent recourir à la force au Kosovo.

 Laquelle de ces options sera utilisée contre Gbagbo en cas d’échec de la médiation de Mbeki que le président investi par la Conseil constitutionnel a rencontré une dernière fois, hier après-midi ? Les heures à venir nous édifieront. Ce qui est sûr, c’est que le ton durcit contre Abidjan et que peu d’observateurs sont convaincus, cette fois-ci, de la pertinence des sanctions traditionnelles généralement appliquées dans ces cas.

Une nouvelle jurisprudence est en train de se mettre en place pour la Côte d’Ivoire. Pourvu qu’elle inspire la communauté internationale sur les processus électoraux africains vis-à-vis desquels il est temps de se départir de l’hypocrisie habituelle. Car si ces processus sont corrompus, il est illusoire de s’attendre à une saine gestion des ressources allouées au développement de pays éternellement remorqués.

Adam Thiam

 

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