Être opposant d’un pouvoir politique te donne l’opportunité de critiquer, de dénoncer, de menacer et parfois même de proposer. Choguel a eu cette opportunité. Il est maintenant au pouvoir où il occupe les fonctions de Premier Ministre. C’est lui qui conduit l’action gouvernementale sous la conduite du Président de la Transition Assimi Goita. Le colonel Assimi Goïta n’est pas un président élu. Il n’a pas de projet de société soumis à l’appréciation du peuple et sur la base duquel il aurait été élu. Il a pris le pouvoir par les armes et l’exerce désormais par les armes. Son Premier ministre, lui, a arraché le pouvoir (fonction de Premier ministre) par la rue et s’est mis à la recherche d’une légitimité qu’il ne pourra avoir tant qu’il reste le Premier ministre d’une Transition imposée sous la menace des armes à feu et la pression de la rue.
En fin de compte qu’importe la manière par laquelle les deux hommes forts de l’exécutif, sont arrivés au pouvoir. Ils sont tous les deux confrontés à la réalité de l’exercice du pouvoir. Les problèmes du pays, ne font pas de différence entre un pouvoir élu et un pouvoir parachuté par les armes. Les problèmes sont là et il faut trouver leurs solutions. C’est la dure réalité à laquelle le couple Assimi Goïta-Choguel Kokalla Maïga, est confronté. Face à certains problèmes, ils vont devoir utiliser certaines méthodes utilisées par leurs prédécesseurs qu’ils se plaisaient à critiquer. Choguel en tant que Premier Ministre, doit éviter le cycle de violences et faire en sorte que le Mali soit désormais un pays apaisé, réconcilié avec lui et qui se développe. C’est la promesse qu’il a faite lorsqu’il dirigeait la rue. Il doit appliquer les recettes qu’il avait développées dans la rue et qui devraient permettre au Mali de sortir de la crise. Il doit éviter la politique de division et le déni du mensonge qui ne font qu’aggraver les problèmes par une crise de confiance. Le problème des enseignants signataires du 15 octobre 2016, est la première épreuve pour le gouvernement Choguel K Maïga et permettra d’être rassuré sur sa capacité à résoudre les problèmes actuels du pays en conduisant à bon port la transition. Si le gouvernement ne parvenait pas à trouver une solution durable au problème des syndicats de l’enseignants, cela signifierait que le reste de la Transition est loin d’être celle que les Maliens avaient imaginé sous la conduite du M5 RFP et des militaires dont les promesses faites dans les rues ont séduit beaucoup de Maliens.
El Hadj Tiémoko Traoré/maliweb.net
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Eh oui, il n’y a pas de pitié en politique tant la réalité est sans équivoque. La rue forge des hommes d’éclat, tandis que l’exercice du pouvoir révèle les hommes d’État. Libre au peuple de trier alors le bon grain de l’ivraie, en ouvrant bien les yeux pour s’éviter le suicide collectif en confiant son sort aux marchands d’illusion de tout acabit…
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Pensées rebelles.
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