« Il n’y a pas de raison de suspendre les inscriptions pendant que la grande majorité n’est pas inscrite. Je demande au gouvernement d’ouvrir les inscriptions. Il n’y a aucune contrainte pour fermer ces inscriptions à des dates arbitraires ». Cette flexibilité est nécessaire pour que le pays se donne les chances d’un taux de participation historique.
C’est ce que dit et pense Cheick Modibo Diarra, le scientifique malien de renommée mondiale et candidat à la présidentielle 2012. Il a raison sur le point évoqué. Surtout si la mécanique est suffisamment huilée pour tenir compte de ceux qui ne s’inscriront qu’à la dernière minute. Et surtout si même le Parlement a cru devoir reconduire le droit très controversé au vote par témoignage et par procuration. Mais le leader du Rpdm sera-t-il entendu par le gouvernement ? Il y a très peu de chances qu’il le soit et qu’il le soit seul.
Parce que déjà pour le gouvernement, produire un fichier électoral potable d’ici au scrutin présidentiel et référendaire tient du prodige. Et par potable, nous entendons un fichier expurgé de toutes les aberrations qui en font une curiosité planétaire au regard de ses différences inexplicables avec les pays aux caractéristiques démographiques similaires.
Autre argument pour dire que le savant peut bien avoir prêché dans le désert : les grands partis qui, logiquement mobilisent le plus de citoyens, sont de plus en plus dans l’élection et beaucoup moins dans le débat pour des élections mobilisatrices et aux résultats acceptables. Ils ont tort bien entendu car le Mali c’est surtout le 9 juin et les jours après, donc en amont le combat pour de bonnes élections. Plutôt que de manifester pour l’abandon d’un référendum qui reste après tout le droit constitutionnel du président. Lequel sait que la légion démocratique est plus forte en thème qu’en action ? C’est tout comme puisque son discours de nouvel an a plus invoqué le béton et le bitume que l’encre indélébile et les listes électorales.
Adam Thiam