Edito – Carences diplomatiques

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Une des particularités de la nation malienne – et elle est sans doute la seule dans ce cas en Afrique – c’est que ne fuyant ni guerre ni disette sa population est à plus du quart installée à l’étranger.

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Cette frange de nos compatriotes, on les appelle les Maliens de l’extérieur. En réalité, ce sont les ambassadeurs anonymes d’un pays de battants allant chercher ailleurs ce que la nature n’a pas daigné leur accorder mais surtout allant partager de leur humanité et de leur humanisme.

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Ces propagateurs d’une culture de rencontres, de partage, de dons ont depuis plus d’un demi siècle fait connaître leur pays, ses langues, ses traditions et ont largement contribué au développement et à l’épanouissement de ceux qui leur offre momentanément l’hospitalité.

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Et pourtant ses éclaireurs des temps de paix, du fait probablement qu’ils seront des pionniers de longue durée, ont la vie austère et souvent ingrate des traceurs de pistes. Expulsés d’Afrique Centrale, chassés par des voisins, méprisés et rejetés par xénophobie, spoliés de leur biens, reconduits aux frontières, emprisonnés et battus dans de lointains pays , leurs domiciles sont parfois livrés au feu dévastateur quand ils ne sont pas noyés par balles.

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Régulièrement , à nos frontières mêmes, ils sont massacrés et dépossédés de leurs biens. Tout cela sans que nos autorités de façon visible et courageuse ne prennent fermement leur défense et n’imposent leur sécurité comme le premier signe de respect pour notre pays et le gage de notre amitié.

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Il ne suffit pas de créer un ministere des Maliens de l’extérieur pour se croire quitte de toute action et offensive diplomatiques. Le sentiment qui prévaut aujourd’hui au sein de la diaspora, tant en Europe qu’ailleurs, c’est celui de l’abandon par les plus hautes autorités. Il suffit, à contrario, pour s’en convaincre de voir le secours dont ont bénéficié au Tchad les compatriotes de Sarkozy.

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Ces Maliens, ambassadeurs grandeur nature, sont la preuve vivante à la fois de la vitalité de notre peuple, ceux par lesquels se construiront les Etats-Unis d’Afrique et cette civilisation de partage qui défieront l’égoïste mondialisation, les détestables uniformisation et standardisation. Il est donc réducteur de ne voir en ces milliers d’hommes et de femmes que des désespérés économiques ou des pourvoyeurs de devises. Ils sont plus que cela. Ils sont de la race des réinventeurs du Monde.

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Par S. El Moctar Kounta

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