Edito : Le cap de la cohésion nationale contre l’ennemi commun

5

Au coude à coude, pour la même cause, Modibo Sidibé des Fare An ka wuli, Moussa Mara de Yéléma, Tiebilé Dramé du Parena , Soumaïla Cissé de l’URD, Bokary Treta du RPM, Soumeylou Boubeye Maïga de l’Asma, Mamadou Oumar Sidibé du Prvm, Younouss Hamey Dicko du RDS, Djibril Tangara du FCD, Mamadou Kassa Traoré du Miria, des ministres, des députés de tous bords, tous ensemble. C’est l’échantillon du Mali dont rêve Ibrahim Boubacar Kéita à la tête de l’Etat du Mali. Opposition et majorité, main dans la main, regardant dans la même direction, et faisant fi de toutes les considérations, clivages et polémiques politiques. Ce panorama au décor du monument de la paix, devant les cameras, le temps de tourner une vidéo et de faire des images ne donne qu’une photo, différente du film de la réalité politique malienne.

Ce beau rêve en couleur du chef de l’Etat, risque de ne demeurer qu’un rêve, si les conditions ne sont pas créées pour permettre à tous les enfants de la nation de revisiter l’histoire du roi Ghezo, à travers le récit de la jarre trouée. « Si tous les enfants venaient, par leurs doigts assemblés à en boucher les trous, le liquide ne coulerait pas et le pays serait sauvé ». L’opposition voit un seul passage obligé pour arriver à cette unité d’action permettant de jeter les socles du Mali nouveau : les concertations nationales. Mais, le pouvoir voit dans cette conférence nationale, un piège, un coup de la portée d’une flèche à l’ergo du coq blanc, une entreprise de déstabilisation.

La pomme de discorde? Le pouvoir ne veut pas discuter de la question de gouvernance, sachant bien que pour l’opposition, il faut une définition de la gouvernance, autre que celle en cours, marquée de corruption, de surfacturation, d’enrichissements illicites. Que dire de tous les régimes successifs au Mali depuis l’indépendance, qui ont eu leurs appareils pour juguler la mal gouvernance – il y a eu l’opération taxi, la commission nationale d’enquêtes, de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite, la Cellule d’Appui aux structures de contrôle de l’Administration (CASCA), le Vérificateur général – sans parvenir à une gestion saine des ressources, et à incruster la bonne gouvernance dans les mœurs ? De là certains tombent dans le tourbillon du scepticisme, s’interrogeant sur le bien fondé de l’opposition sur cette question, et soutenant qu’elle n’offre pas une garantie de bonne gouvernance, certains de ses ténors ayant eu une expérience de gestion publique qui trancherait avec l’option prise.

Toutefois, la gouvernance, au-delà des marchés publics, concerne aussi la tenue d’élections transparentes et crédibles, une bonne gestion de la question de santé, de sécurité, de l’éducation, du commerce, de l’assainissement de l’environnement, de la politique de logements… les questions de paix, de sécurité et de défense nationale à la base du déclic du grand rassemblement du samedi dernier, doit inspirer un tournant pour la classe politique malienne, afin de garder gagné ce pas inattendu, et de continuer les retrouvailles incroyables, mais pas impossibles, pour que l’évènement du monument de la paix ne serve pas qu’à donner du boulot aux photographes. Les retrouvailles de ce genre doivent être normales et arriver en temps normal et non s’inspirer des évènements malheureux. C’est fait, au nom de Gao la martyre, avec une centaine de morts, il serait bienséant de maintenir le cap de la cohésion nationale contre l’ennemi commun.

B. Daou

Commentaires via Facebook :

5 COMMENTAIRES

  1. Aussi longtemps que le Malien aura cette fâcheuse habitude de parler des faits sans évoquer les raisons, nous aurons des marches de ce genre.

    La MINUSMA et BARKHANE ont été très clairs: au Nord-MALI il n’y a aucune différence entre CMA, MNLA, et Djihadistes, ce sont les mêmes éléments ! Comment peut-on faire patrouille mixte avec le MNLA sans le faire avec le Kamikaze Djihadiste ?

    Merci pour cette union contre le mal mais après cette marche, il faut que ces politicards aient au moins le courage de dire à leur partenaire IBK que son accord suicidaire avec les criminels est le premier responsable de ce carnage.

  2. Tiebile DRAME a tellement faim qu’il fera tout dire à ses employés du journal le républicain pour être convié au banquet.
    Un petit monsieur est un petit monsieur et il le restera toute sa vie.

    • Tiebilé a au moins un journal lui, connu à travers le monde. Toi Sylla, petit kôkô crévard, t’as quoi ???
      Mendiant professionnel, que Dieu te pardonne.

  3. C’est trop tard pour vous de parler de la “cohésion”! Vous aviez les trois dernière années dans votre journalisme de vendu de RFI etc.. s’acharnant négativement contre l’intérêt de votre propre pays. Maintenant qu’il y a carnage partout au Mali …qui risque de vous atteindre vous-mêmes physiquement a tout moment (peut être dans un bar en train de boire) vous changez le ton! Non ça ne marche pas commença! Le Mali est la ou il est aujourd’hui a cause gens égoïstes comme Boukari et ces soi-disant opposants (milliardaires/anciens ministres/voleurs) qui ne visait que leur intérêt personnel et rien de plus! Pendant 20 ans on était dans un FESTIVAL National de poursuite de l’intérêt personnel, de gain facile , du laxisme, de manque absolu du sérieux, de mensonges, d’auto-gratification (sexe, alcool, voyages de jouissance, fausse gloire, belles villas et voitures et gros étages etc…)!!! Aujourd’hui on paye le prix en sang de nos propre enfants, frères etc.. c’est triste de voir nos vaillants soldats vivre les conséquences des œuvres de nos polit i-chiens….ces cons de polit i-chiens nous parlent de quelle union maintenant? Ils ont délaissé le Mali, ils ont détruit mon pays ils ont vendu mon pays!!!

Comments are closed.