Edito / Ben Laden

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Le chef terroriste Ben Laden est mort, tué par les Américains. C’est sans doute l’aboutissement d’une longue traque entamée dès le lendemain de l’attentat du Word Trade Center. Un ouf de soulagement dans l’opinion américaine qui venge ainsi les milliers de morts du 11 septembre 2001. La preuve supplémentaire que les Etats Unis viennent toujours à bout de leurs terroristes avec lesquels, par principe, ils ne négocient pas. Mais en sont-ils vraiment venus à bout, quand on sait que la nébuleuse Al Qaeda, sa créature, a eu le temps, à la fois, de s’amplifier, de se ramifier et de se diversifier, lui échappant indéniablement, à plusieurs occasions ? En sont-ils vraiment venus à bout s’il reste à craindre des représailles dans le vaste monde occidental et ailleurs, ou, plus prosaïquement et cruellement, sur les nombreux otages qu’il détient en de multiples pays, en d’innombrables caches ?

Ben Laden est mort mais pour en convaincre il aurait fallu plus qu’une annonce et une photo. Et même si cette disparition était vérifiée, ce sera le Ben Laden des Américains, celui de la bande sahélo saharienne, en particulier du Mali, lui n’est pas mort. Il s’appelle Al Qaeda et déstabilise notre pays en des proportions toujours dangereuses, le faisant même passer parfois pour le ventre mou de la lutte contre le terrorisme, parce que devenu son marché de prédilection de marchandages. Ce qui lui a valu les déboires diplomatiques venus d’Alger et de Nouakchott, il y a peu.

Al-Qaeda, si le Mali ne prenait garde et avec lui tous les pays de la bande sahélo saharienne, infiltrera encore plus insidieusement une région vaste comme l’Europe, en se servant des bouleversements en cours dans le Maghreb et le Machrek. Les pouvoirs politico-militaires se doivent donc, d’ores et déjà, aujourd’hui plus qu’hier, de se donner la main pour endiguer une force devenue une arme fatale du fait de sa connaissance du terrain, de ses complicités et surtout de sa puissance de feu et de son immense tas d’argent.

Le plus dur reste à faire et le monde inquiet regarde du coté de l’Amérique. Vraiment.

S.El Moctar Kounta

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