Edito : Bédié a parlé, sera-t-il entendu ?

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Les événements s’enchaînent à Abidjan submergé de congratulations. Celles de Wade traité de faux frère ne sont pas venues mais elles sont largement compensées par les félicitations de Mugabe. Ensuite, alors que l’on s’attendait à un recomptage des voix, le juge de l’élection dont le verdict est sans appel déclare Ggabo et Ado au second tour qui ne sera plus le 28 mais le 21 novembre.

Et encore, alors qu’on s’attendait à voir Bédié ruer dans le brancard, le voilà, prenant pleine conscience de son statut de manitou de l’entre deux tours et à ce titre, appelant ses militants à voter Ado. Ugh! Bédié a parlé et ce n’est pas rien. Mais sera-t-il entendu? Les politiques Houphouëtistes, eux, l’ont entendu qui se mettent déjà en ordre de bataille dans un état major de campagne unifié.

Objectif : se donner le maximum de chances pour traduire en voix la consigne de vote en faveur de leur champion Ouattara conformément au pacte conclu. Ado est-il donc déjà le remplaçant de Gbagbo au Palais de Cocody ? Pas si vite.

 Bedié n’a pas dit qu’il redescend dans l’arène en personne. Or être vu la main dans la main avec Ado dans les bastions qui peuvent faire la décision vaudrait son pesant d’or. Saint Thomas plutôt que Fantomas, la nuance est capitale. Et le plus malheureux si Bedié n’est pas vu aux côtés de son ex-frère ennemi ne sera certainement pas Gbagbo. Le candidat du Fpi a huilé son argumentaire de campagne et il est sans concessions sur la responsabilité d’Ado dans la crise actuelle de la Côte d’Ivoire.

 Et se présenter comme un simple bénéficiaire des héritiers d’Houphouët qui s’étripaient pour le pouvoir ne manque pas, non plus, d’habileté. Sans compter que déjà le président sortant, aux yeux de beaucoup de ses compatriotes récemment ralliés à lui, n’est pas le fossoyeur mais le bâtisseur contrarié par la boulimie du pouvoir de ses adversaires et l’hostilité néo coloniale de Paris.

Enfin, le rusé chef Bété compte sur le fait que les reports de voix ne sont pas une success story africaine. Le tout dans le tout, la campagne ivoirienne, a du piquant. C’est déjà ça. Pourvu que le 22 novembre ne soit pas un autre jour.

Adam Thiam 

 

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