Édito : Au delà des maux et des mots

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Certains l’ont vu venir ; d’autres n’ont rien pressenti. Tous cependant ont vécu voire subi le drame de ce grand pays d’histoire millénaire et de culture légendaire. Des atermoiements, des valses-hésitations ont marqué le cours de notre quotidien de mars à maintenant.

Ces événements ont montré la précarité de la condition humaine et la fragilité de nos institutions démocratiques ; ils ont montré aussi la versatilité de nombre d’entre nous quand ce n’est pas notre opportunisme. Chacun voulait justifier son comportement par « son » amour du Mali et des Maliens. La gestion laxiste de la rébellion touarègue ; la réaction indignée de certains militaires face à ce laxisme de la hiérarchie et du régime en place ; le nationalisme de bas étage de certains manifestants opposés à l’appui de la communauté internationale ; la marche du 21 mai avec l’innommable survenu à Koulouba ce jour-là sont autant de faits que leurs auteurs voulaient, tous, présenter comme une marque d’amour pour le Mali et les Maliens.  L’Histoire fait son cours et l’on saura un jour qui a réellement fait preuve d’amour envers le Mali et les Maliens. Notre amour pour le Mali a été maintes fois évoqué en effet ; et maintes fois nous avons donné l’occasion aux autres d’en douter. Ce qui est sûr, c’est que certaines libertés acquises de haute lutte par le peuple malien en entier ont été compromises à un moment donné avec des violations flagrantes des libertés individuelles et collectives. Ce qui est également sûr, c’est qu’une partie importante de notre territoire, héritage commun de tous les Maliens, se trouve aujourd’hui entre les mains de quelques forbans au nom d’idéaux que les Maliens dans leur majorité ne partagent pas.  Aujourd’hui, c’est ce défi qui interpelle tous les Maliens et qui commande que chacun y consacre son énergie. Il y a lieu que chacun, quelle que soit sa position et son statut aille dans ce sens. Les douleurs, les peines sont le propre sinon le destin des hommes et des peuples ; le Mali et les Maliens ne sauraient donc y échapper. Mais nous devons aller au-delà des maux et des mots. A l’heure actuelle, ce qui doit prévaloir, c’est le pardon et la réconciliation de tous les fils et filles du Mali. Il nous faut regarder mais aussi aller dans la même direction ; travailler ensemble aujourd’hui pour garantir les succès de demain, à savoir : la restauration de l’intégralité du territoire national et l’organisation d’élections libres et transparentes pour un meilleur ancrage de la démocratie et, par ricochet, un développement certain de nos communautés de base. Pour ce nouvel idéal, aucun sacrifice ne sera de trop. Certaines personnes ont certes souffert dans leur chair et dans leur âme ; mais elles doivent pardonner, au nom justement de notre amour commun pour le Mali et les Maliens. Elles doivent aller vers le dépassement de soi, car le monde entier nous observe. A l’instar de nos illustres devanciers qui ont marqué l’histoire par leurs actes héroïques, nous devons aujourd’hui administrer une preuve de la grandeur du Mali et des Maliens. Nous devons aller au-delà de tous ces maux et de tous les beaux discours d’intention pour mettre le Mali au-dessus de nos intérêts personnels. Nous réaliserons alors le Mali de nos rêves, un pays où il fera bon vivre grâce aux efforts conjugués de tous ses fils. Chacun d’entre nous est comptable de la réussite de ce challenge. Il faut juste se convaincre que nous devons dépasser nos limites. Alors, il est temps d’agir !

Issoufi Dicko

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2 COMMENTAIRES

  1. Tant d’envolées lyriques, pompeuses et solennelles!… Au moins une quarantaine de lignes (indigestes au possible!), un flot de littérature grandiloquente à 2 balles, pour ne rien dire!…

    Ecrivez beaucoup plus modeste, et beaucoup plus consistant;

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