Édito : Alhamdoulilaye !

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Plusieurs fois annoncé, déclaré souvent  dans un langage codé, le départ des forces françaises du Mali a été clairement annoncé par le président français, Emmanuel Macron, jeudi à la veille du sommet UA-UE. Comme dit un proverbe Bulgare : « ce qui est tordu dure jusqu’à demain, mais ce qui est droit dure toute l’éternité ». Cela pour faire comprendre que cette présence des forces françaises ne pouvait pas durer éternellement. Du côté de la France comme du Mali, depuis belle lurette, tous les dirigeants se demandaient à quand et par comment mettre fin à cette coopération militaire qui n’était fondée sur aucune base solide. Et qui donnait l’air d’une amitié entre deux ennemis pour combattre l’ennemi (le terrorisme).

La France acculée par son peuple après chaque évènement malheureux (perte de ses soldats, prise en otage de ses ressortissants ou attentats contre ses convois) avait du mal à convaincre sur la nécessité de sa présence au Mali sur le plan interne.

Le Mali convaincu, de l’erreur grotesque d’avoir conclu un contrat sous forme d’accord de défense avec un pays qui  cache mal ses jeux troubles sur n’importe quel théâtre d’opération s’est glissé entre le marteau jihadiste et l’enclume néocolonialiste. En un moment, même celui sous le règne duquel cet accord a été conclu, feu le Président IBK, voulait trouver une formule courtoise pour montrer le chemin de retour à ses amis français. Mais à chaque fois il s’est vu pendre sur sa tête le couperet de l’hexagone, trempé dans l’encre de certaines affaires ou relations peu orthodoxes conclues par le ‘’Mandé Massa’’. Ce faisant, les forces françaises ont évolué en véritables maîtres du grand sahel, au nom d’une guerre contre le terrorisme sur fond de campagnes médiatiques pompeuses. Pour dissiper tout doute sur leur engagement, le rituel d’annonce à chaque six mois de la neutralisation d’un chef  Katiba ou d’une base terroriste est entretenu dans les medias de propagande. Une moindre prouesse de l’armée locale est vite transformée en violation des droits humains sur un théâtre d’opération. Pour ce faire, des experts de certaines organisations fantômes des droits humains sont mis à contribution pour faire passer sous toutes les coutures le manque de professionnalisme des armées locales, l’atteinte à l’intégrité physique des populations civiles et la propagation des guerres communautaires.

En presque dix ans de présence, la France n’a jamais offert en guise d’aide, aucun matériel performant aux forces souveraines locales, encore moins de les accompagner à fortifier ses moyens aériens. Tous ses dons sont de nature académique (formations), aide à enterrer leurs morts (ambulances) ou d’éteindre les feux (engins des pompiers). C’est à cause de tout cela, que tous les observateurs aguerris se sont interrogés sur l’efficacité du maintien de ces forces françaises sur le vaste territoire sahélien, avec d’autres forces étrangères qui ne jouent en réalité que des rôles de seconds couteaux.

Au Mali devant l’exacerbation de la situation d’insécurité qui s’est propagée à des zones, jadis, réputées hospitalières, des fronts anti français ont commencé à prendre corps au sein de l’opinion publique. Ce faisant, la chute du régime d’IBK fut considérée comme un déclic pour pouvoir afin mettre sur la table la question de la présence des forces françaises sur des zones que même l’armée nationale ne pouvait y accéder. Ironie du sort, la transition mise en place sera dirigée par l’ancien ministre de la Défense qui a paraphé l’accord de défense avec la France avec un Premier ministre moulé aux couleurs bleu-blanc-rouge. Le président de la transition, malgré son âge se plaisait à des accueillis chaleureux sur les perrons de l’Elysée par Macron.  On n’était pas encore sorti de l’auberge.

Il aurait fallu un deuxième coup d’état pour rectifier le tir. C’est à partir de là que ‘’le petit pugilat’’ sera enclenché par le président Macron contre le Mali. Des activistes de son âge seront invités à Paris, à la faveur d’une nouvelle formule de sommet France-Afrique. Les chefs d’Etat des pays voisins seront mis à l’œuvre  pour enfoncer le clou. Les autorités de la transition malienne sans y prêter flanc vont accentuer leur coopération avec la Russie, sanctionnée par l’acquisition de nouveaux aéronefs de guerre. Et de l’autre côté, dans une interview accordée au ‘’Journal du dimanche’’, Macron lâche le morceau : les forces françaises seront retirées du Mali… A la tribune des Nations-Unies, le Premier ministre malien affirme que le Mali a été abandonné en plein vol dans sa guerre contre le terrorisme par son premier partenaire stratégique. Une déclaration qui sonne le glas de la coopération militaire avec l’hexagone. D’où le début de passes d’armes entre les autorités des deux pays sur fond d’invectives. La France prise au dépourvu dans son propre jeu, malgré une présidence de l’union européenne laisse éclater sa colère. Macron déclare la fin des opérations Barkhane et Takuba au Mali. Alhamdoulilaye ! Cette annonce a suscité un ouf de soulagement général au Mali.

Mais à la surprise générale, le même Macron trouvera des artifices pour expliquer le départ définitif de ces forces dans un délai de 4 à 6 mois. Sinon de leur ré articulation dans d’autres parties de la sous-région avec une base centrale au Niger. La transition malienne hausse le ton et fixe pour ce départ ‘’sans délai’’. C’est à partir de là que beaucoup d’observateurs ont compris que cette déclaration du président français a un parfum d’effet d’annonce. Cela, pour la simple raison que Macron reviendra à la charge pour affirmer que ce départ se fera en bon ordre, car la

Moustapha Diawara (dirpub “Le Sursaut”

France a le devoir de sécuriser ses forces partenaires avant de quitter. En tout état de cause, les Maliens disent Alhamdoulilah, la France va quitter leur territoire. Espérons qu’elle quitte ou reste sans un Macron à sa tête !

Moustapha Diawara

 

 

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