Edito / Alerte à Maliba!

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Une vraie surprise. Pour les pronostiqueurs qui, s’agissant des réformes institutionnelles, ne voyaient en l’étape du parlement qu’une simple formalité. Surprise pour Daba Diawara aussi, sans doute qui sait que le temps lui est compté, qu’il doit aller vite, et aller avec l’accompagnement plutôt que la résistance des députés.

 Or, c’est de la résistance quand les parlementaires demandent pourquoi cette réforme maintenant alors que le travail, dirent-ils, était bouclé en avril 2009. C’est encore de la résistance quand ils doutent que le Sénat proposé à la place des Hautes Collectivités Territoriales a pour objectif de renforcer le parlement. C’est toujours de la résistance quand ils se demandent pourquoi c’est le Chef de l’Etat qui nommerait désormais le président de la Cour constitutionnelle à la place de l’actuel système où le premier responsable de cette institution est élu par ses pairs. C’est de la résistance enfin quand la clause de discrimination positive pour les femmes est querellée.

On ne peut donc pas dire que, pour Daba Diawara, ça marche comme sur des roulettes alors que ne sont même pas profondément débattues d’autres dispositions susceptibles d’être passionnelles. Comme les conditions d’éligibilité du Président dans un pays d’émigration, avec la chance que peut représenter la seconde génération de notre importante diaspora. Ou encore les pouvoirs du Chef de l’Etat dans ce que d’aucuns considèrent comme un régime présidentialiste qui plomberait le pays en cas de cohabitation, le Premier ministre étant réduit à sa plus simple expression.

Le projet sera-t-il recalé? Impossible à imaginer ici, encore que les députés sont intrigués par le schéma possible du scrutin législatif avant la présidentielle, ce qui suppose la dissolution du parlement, donc leur chômage prématuré. Mais l’alerte est donnée. Ce sera au gouvernement de mettre les bouchées doubles pour convaincre davantage les députés et éviter une plénière heurtée. Car cette réforme ne doit pas seulement passer, elle doit passer massivement.

 A l’Assemblée comme au référendum. Elle est, en effet, le troisième mandat du président Touré dont, c’est ainsi la loi des alternances africaines, l’opposition la plus insidieuse viendra de sa « majorité ».

Adam Thiam   

 

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