Edito : « Affaires 49 soldats ivoiriens » : Sachons raison garder !

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Depuis plusieurs jours, des associations religieuses, notamment musulmanes, de la Côte d’Ivoire et du Mali  sont à la manœuvre pour rapprocher  les deux autorités en vue d’un règlement idoine et définitif de la crise née de la détention de 49 soldats ivoiriens  (désormais inculpés par la justice malienne pour faits de « mercenariats »).  Cette intermédiation des religieux, même si elle a tardé à venir,  est la chose la plus merveilleuse qui puisse exister.  Elle pourrait  apporter un dénouement heureux au conflit entre les deux pays frères. Car la médiation et le dialogue constituent les outils les plus efficaces et les moins coûteux pour prévenir et résoudre les conflits  entre deux pays. C’est certainement ce que le Mali et la Côte d’Ivoire ont fini par comprendre.

Pour rappel, les négociations entre les délégations maliennes et ivoiriennes, entamées, depuis plus d’un mois, sous l’égide du président togolais, Faure Gnassingbé,  n’ont hélas pas pu aboutir. Alors que le ton de la communication, entre Bamako et Abidjan sur « l’affaire  des 49 soldats ivoiriens »,   s’était considérablement durci.  Les Videomen, au service certainement des deux gouvernements,    s’adonnant à   des propos  injurieux contre les dignitaires ivoiriens et maliens.  Jusqu’à ce qu’il est à  redouter  que l’escalade verbale  entre les deux pays ne dégénère  en conflit armé. Cela,  même si les  Gouvernements  des deux pays n’ont jamais  cessé  de se rencontrer en coulisses. Ce qui est encourageant voire rassurant.

D’ailleurs, l’espoir  d’un règlement diplomatique se profile toujours à l’horizon par  l’arrivée en scènes de Macky  Sall  comme médiateur. Le  président  sénégalais et président en exercice de l’Union Africaine (UA)   s‘est récemment rendu en visite de travail au Mali.  Il  a évoqué,  sans langue de bois,  la fâcheuse « affaire des 49 militaires ivoiriens » désormais  mis sous mandat de dépôt par les autorités judiciaires maliennes. Macky Sall a aussi demandé au Président de la Transition de libérer les militaires ivoiriens au nom de la solidarité africaine et surtout sous- régionale. Beaucoup d’observateurs et d’analystes politiques estiment  qu’il pourrait influer sur la position respective des deux parties afin qu’elles puissent parvenir à régler à l’amiable leur différend.  Nous osons bien l’espérer.

C’est une  évidence ! Autant, « l’affaire des 49 soldats ivoiriens » n’a fait que   tendre davantage  les relations entre les deux pays frères, qui étaient déjà empreintes d’une grande  méfiance (tant l’opinion publique malienne  avait beaucoup suspecté le président ivoirien d’être le principal instigateur de l’embargo  économique et financier qui pesait sur leur pays), autant, il faut se convaincre que la Côte d’Ivoire et le Mali (liés par l’histoire et la géographie mais aussi par le sang) vont finir, tôt ou tard, par conclure un accord convenable  pour définitivement solder cette crise politico-militaire. Il faut donc savoir raison garder !

De toute façon, la tradition africaine oblige les parties conflictuelles  à s’asseoir sous l’arbre à palabre pour résoudre  pacifiquement  leurs  différends. Quelles que soient leur nature et leur  importance ! Alors, pourquoi le Mali et la Côte d’Ivoire n’useraient-ils  pas du dialogue et de la  médiation ? Les deux Etats feront ainsi  l’économie d’un  conflit  armé dont aucun des deux  ne sortirait  d’ailleurs gagnant. Alors, il faut que le dialogue et la médiation continuent de  prévaloir  dans cette crise  des 49  soldats qui les oppose !

D’autant que  l’histoire des  relations conflictuelles entre les Etats nous ont constamment enseignés que  la médiation et le dialogue ont  toujours fini à aplanir leurs divergences. Tant, les deux moyens ont  toujours constitué  les outils les plus efficaces et les moins coûteux pour prévenir et résoudre les conflits  entre deux pays. Le Mali et la Côte d’Ivoire vont  raisonnablement en user. Vivement donc un  accord  entre le Mali et la Côte d’Ivoire afin que les populations des deux pays puissent à nouveau  se livrer fraternellement  à leurs activités transfrontalières !

Gaoussou Madani Traoré

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5 COMMENTAIRES

  1. Il ne faut pas ignorer les intérêts du Mali liés aux nombreux ressortissants Maliens installés en Côte d’Ivoire, qui seront sans doute les plus touchés par une détérioration de la situation entre les deux pays. Mais les soutiens populistes de la transition, qui pullulent sur les réseaux sociaux, semblent se faire peu de souci des Maliens de l’extérieur

  2. CE sont 49 mercenaires arrêtés en en pleine contravention des lois de sécurité Maliennes, alors ils doivent être arrêtés, jugées et condamnes selon la loi Malienne en vigueur. Le Mali est un état souverain et libre et n’est pas une province de la Cote d’Ivoire, du Senegal ou de la maudite France ou un territoire de la MINUSMA

    • Tout a fait. Il faut que nous sortions de cette affaire la tête haute. Nous les avons inculpé et écroué. Par conséquent la justice doit absolument faire son boulot et nous tirer cette affaire au clair car il y a anguille sous roche. En effet ces soldats ne seraient pas d’authentiques ivoiriens. D’où les soupçons de mercenariat. S’agit-il d’une mafia a des fins mercantiles? Il faut alors en débusquer le parrain qui serait Ouattara lui même. Allons au bout de cette judiciarisation pour que l’honneur de notre cher pays soit sauf.

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