Édito : A quand la fin du carnage ?

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C’est grave ce qui se passe au Mali. Grave qu’on nous tue des civils sous les yeux. Grave que le malien arrive à accepter cet état de faits avec, presque, de la nonchalance. Le premier jour de l’an, dans un communiqué, le gouvernement malien informait «  l’opinion nationale et internationale d’une attaque ayant fait 37 morts sur le village peul de Koulogon, commune de Koulogon Habé, dans le cercle de Bankass (région de Mopti). » L’attaque a été menée par «des hommes armés habillés en tenue de chasseurs traditionnels dozos». Selon les Nations Unies, les violences intercommunautaires et les exactions de groupes djihadistes, ont fait plus de 500 morts civils dans le pays en 2018.

L’annonce d’un DDR (Démobilisation, Désarmement Réintégration) par le Premier ministre au centre et les différentes missions officielles (une délégation conduite par le président de la commission défense a réveillonné avec les forces armées à Mopti) n’ont pu encore amener les communautés à la raison.

Dans la peste, Albert camus, écrit: “Quand une guerre éclate, les gens disent: «Ca ne durera pas, c’est trop bête.» Et sans doute une guerre est certainement trop bête, mais cela ne l’empêche pas de durer. La bêtise insiste toujours, on s’en apercevrait si l’on ne pensait pas toujours à soi. “

Ces violences, à voir de près, sont le reflet d’un sentiment de frustrations cumulatives, consécutives à l’absence d’un réel Etat de droit où la Justice devrait être rendue véritablement avec toute l’équité devant la caractériser, et où l’impunité, le laisser-aller, le laisser-faire sont au contraire devenus malheureusement une règle, une culture dans ces zones. Un gouvernement responsable devrait être en mesure de prévoir les conséquences de cette situation et y réfléchir plus en aval au lieu de se laisser surprendre. Le Gouvernement doit accorder une attention toute particulière à ces fractures sociales et rechercher des solutions appropriées en vue d’une harmonie et une paix durables entre les communautés. A l’Etat malien de jouer pleinement son rôle et aux différentes communautés,  qui vivent ensemble depuis des lustres, de se ressaisir vite avant qu’il ne soit vraiment tard. Il faut aussi l’ouverture d’enquêtes sérieuses comme ne cessent de le réclamer les organisations de défense des droits de l’homme,  pour arrêter les responsabilités de tout un chacun dans ce qui est advenu de notre beau pays !

 

Madiassa Kaba Diakité

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3 COMMENTAIRES

  1. A quand la fin du carnage ?

    SUREMENT LORSQUE CE CARNAGE METTRA PIED Á KOULOUBA, SÉBÉNIKORO ET BAGADADJI…

    TOUTES LES CONDITIONS SONT DÉJÁ RÉUNIES…

  2. “…. La bêtise insiste toujours, on s’en apercevrait si l’on ne pensait pas toujours à soi… “
    OUi, ces violnces seraient circonscries au plus vite si ELLES SE PASSAIENT PRES DE BAMAKO, MENANCANT LE REGIME EN PLACE…
    TANT QUE LE POUVOIR D’IBK N’EST PAS MENACE, LES MALIENS PEUVENT MOURRIR PAR CENTAINE OU MILLIER, BAMAKE SERAIT COQUETTE..

  3. “…à accepter cet état de faits avec, presque, de la nonchalance..” Je pense que le mot serait INDIFFERENCE. Parce que personne ne se sent CONCERNE, a commencer par les autorites, que le Mali va a sa perte.

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