Edito : 26 Mars, de la sacralisation à la banalisation d’une date historique.

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Le Mali démocratique a soufflé sa 32ième bougie le dimanche 26 Mars 2023 dans la plus grande sobriété. Symbole des libertés reconquises après d’énormes sacrifices en vies humaines, le 26 Mars de cette année a été un non-événement pour les autorités de la transition, qui ont juste sacrifié à la tradition en déposant une gerbe de fleurs au monument des martyrs.  Cette date qui est le couronnement des longues années de lutte des patriotes pour l’avènement de la  démocratie est en passe d’être reléguée au second plan. Il y a à coup sûr une velléité  de banalisation, de désacralisation et de falsification de l’histoire, afin de restaurer l’ancien ordre. Sinon comment comprendre que le lundi qui a suivi le 26 Mars ne soit pas chômé et payé conformément à la législation malienne. Et pourtant des dates moins importantes que le 26 Mars sont déclarées chômées et payées. Pourquoi une date aussi importante qui est le symbole de l’avènement de la démocratie puisse être autant méprisée  par les plus hautes autorités du pays ?  Pour rappel c‘est le 26 Mars 1991 que les forces patriotiques, soutenues par l’armée, ont mis fin à 23 ans de dictature du Général Moussa Traoré. Cette date consacre l’instauration du multipartisme et la fin de la pensée unique, incarnée par le parti- Etat que fut l’UDPM. En  effet, il y a aujourd’hui un dessein funeste de vouloir faire du 26 Mars une date banale. Les nostalgiques de l’ancien ordre sont à pied d’œuvre pour mettre dans les placards  la belle révolution du peuple malien. La grande interrogation est celle de savoir si les autorités actuelles ne se sont pas se laissées influencer par ces vendeurs d’illusions qui ont la volonté de prendre leur revanche sur l’histoire.

En effet, en essayant de jeter un regard rétrospectif sur les évènements qui ont jalonné le long et tumultueux processus  démocratique l’on a de quoi s’inquiéter sur son avenir, tant ses fossoyeurs s’activent et se font de plus en plus entendre. C’est ainsi que la belle odyssée que notre démocratie a connu sous Alpha Oumar Konaré, caractérisée par une alternance pacifique en 2002, a été interrompue à deux reprises ; à savoir en 2012, à la suite d’un coup d’état, le plus stupide au monde, perpétré par le capitaine Amadou Haya Sanogo, ensuite il y a eu celui du Colonel Assimi Goïta en 2020, tout aussi évitable car un coup d’Etat a plus d’impacts négatifs que positifs. Tous les deux coups d’Etat ont comme dénominateur commun, la mise entre parenthèses de la démocratie et la tentative de restauration de l’ancien ordre politique, celui de leur frère d’arme le général Moussa Traoré. Si le Capitaine Amadou Haya Sanogo a échoué dans sa tentative de confiscation du pouvoir, le Colonel Assimi Goïta a le vent en poupe et semble avoir, comme son prédécesseur, la volonté de garder le pouvoir, au-delà du délai imparti. Il sera aidé dans son aventure par certains caciques des anciens régimes, à commencer par celui du Général Moussa Traoré, les déçus des régimes Alpha, ATT et IBK. Il y a vraiment cette volonté de saboter le 26 mars, pour preuve qui ne se rappelle pas des propos tenus par le Premier ministre, affirmant sans ambages que ceux qui ont été tués lors des événements de mars 1991 étaient des bandits et autres petits voleurs et qu’il n’y avait ni élèves, ni étudiants encore moins des cadres de l’administration. Doit-on être réellement surpris de la désacralisation et de la banalisation du 26 Mars par les autorités actuelles ? La réponse est sans nul doute non, Il y a même  cette volonté d’effacer cette belle page de l’histoire récente de notre pays et surtout de la  falsifier voire la réécrire. D’où cette tentative d’inventer et de créer de toute pièce une histoire, celle du 14 janvier  que les autorités ont décrété comme étant la journée de la souveraineté retrouvée.

En somme, le fait de fêter dans la plus grande sobriété cette date d’anniversaire de l’avènement de la démocratie au Mali et surtout de ne pas chômer et  payer le lundi 27 mars 2023, conformément à la législation, est à la fois un mépris pour des milliers de  martyrs tombés sur le champ de l’honneur pour plus de libertés, mais aussi une tentative de banalisation d’une date à la fois  historique, symbolique et emblématique.

Youssouf Sissoko   

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9 COMMENTAIRES

  1. Ce qui se passe aujourd’hui passe de tout commentaire. C’est la montée en puissance des filles prostituées jusqu’au sommet de l’Etat Kinguranke les marchés sont donnés à des copines et le népotisme n’a été aussi flagrant que maintenant sous Assimi. Arrêtez de nous divertir avec votre histoire de gouvernance vertueuse qui en réalité est pire que par le passé

    • Ou sont les preuves? Tu peux dire tout ce que tu veux mais Assimi n’a jamais montre comme Karim Keita, Boubou Cisse, Ben Barka, Tieblen Drame, Boua le ventru IBK, Kassim Tapo, Issiaka Sidibe, Timbini, Fily, Boubeye, general Mbemba Keita, general Moussa Diawara, etc son desir pour l’argent ou pour les moeurs basses, non loin de la!

  2. Binké, en réalité Kinguiranque est le genre de personne bornée, sans une référence académique consistante, sans une grande capacité d’analyse et de discernement, sans base , ni légitimité qui se laisse manipuler par la direction du vent et par le prince du jours. Il n’est ni démocrate, ni républicain, sinon il n’allait pas applaudir des putschistes qui n’ont même pas le niveau d’un bon élève de la 9e. Le malheur de ce pays est que tout le monde se prend pour expert en tout, alors qu’ils ne savent même pas la notion de patriotisme. Laisse Alpha Oumar Konaré notre idole, le seul Président qui a fait ces deux mandats et en sortir indemne

    • Comme heritage Alpha nous a laisse les premiers fonctionnaires milliardaires au Mali, c’est son heritage et apres lui les autres n’ont fait que suivre avec la partage du ‘Gateau-Mali’ sous ATT et la periore de la grande surfacturation sous Boua le ventru IBK! Sous Assimi il y a la gouvernance vertueuse nous sommes fiers de lui et nous disons adiue aux mots creux comme la democratie, etc..

  3. Pourquoi ne pas reconnaitre, par honnêteté intellectuelle ce qui a été fait de bien sous les “30 ans ” des démocrates, Pourquoi vouloir blanchir les militaires en salissant les hommes politiques. si les hommes politiques ont déçu, les militaires aussi ont déçu. Sangaré l’a rappelé les 23 ans de Moussa Traoré ont été une véritable catastrophe pour le Mali. C’est pendant ces années de plomb qu’il y a eu véritablement fuite des cerveaux vers les pays voisins. Tous les enseignants sont partis en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Niger, au Burkina Faso. Des pays dont les cadres sont excellement formés. Donc arrête de nous tympaniser avec ce soutien aveugle, mais qui n’est soutendu avec aucun argument solide. Il n’a que des invectives, des propos diffamatoires, des accusations sans fondement.

  4. Sangaré est à l’opposé de Kinguiranke qui ne veut rien comprendre, qui ne veut rien entendre, sauf que de dire que le mal du pays c’est les trente ans de gouvernance des démocrates. Je trouve son argumentaire plat, réducteur et à la limite venant d’une personne aigrie, qui semble avoir été mis à l’écart sous les démocrates donc pour se venger va tirer à boulet rouge sur tous les acquis démocratiques. Kinguiranke a intérêt à aimer le Mali au lieu de ces jeunes officiers qui sont en train de mener le bateau Mali à la dérive. Le Mali est sur le point de chavirer.

  5. sangare, le nostalgique, le rancunier, l’agri et le malheureux! La journée du 26 mars est tres purement et tres simplement le résultat des acts poses par les ‘Cleptocrates Maliens’ de l’ADEMA-PSJ, PARENA, CNID, RPM, PARENA, SADI, FARE, ASMA, etc..

  6. Le travail de “DEMOUSSAISATION”(écarter du chemin de l’ére démocratique les pratiques façonnées pendant la période de la dictature militaire) n’a jamais été effectué au sein de la GRANDE MUETTE favorisant le retour de ses héritiers au sommet de l’Etat.
    Il faut rappeler que suite à un bain de sang répondant à une manifestation des élèves et étudiants du Mali,la centrale syndicale,L’UNTM,la seule avant l’ouverture démocratique,incarnant la lutte de l’ensemble de la population sortie pour défendre les élèves et étudiants tués comme des animaux sauvages,a demandé la DÉMISSION DE MOUSSA TRAORÉ de la présidence de la République.
    UNE DÉLÉGATION EST MONTÉE À KOULOUBA POUR LUI REMETTRE LA LETTRE DE DÉMISSION.
    Une population déterminée,fatiguée par des années de crises économiques,fait face à KOULOUBA.
    Les très proches du dictateur MOUSSA TRAORÉ,constatant son entêtement à persister à utiliser la méthode dure,ont décidé de l’écarter.
    TOUS LES SERVICES DE L’ÉTAT ÉTAIENT IMPLIQUÉS DANS LE COUP D’ETAT.
    Les meneurs étaient tous des officiers supérieurs.
    Ils ont arrêté le bain de sang,mais leurs interventions ont permis à une habitude de s’éterniser car ils sont les éléments émergés par le dictateur parmi d’autres.
    LE PRÉSIDENT DÉMOCRATIQUEMENT ÉLU ÉTAIT ENCADRÉ PAR CES OFFICIERS SUPÉRIEURS.
    Le dictateur est parti,mais ses éléments sont restés au sommet de l’armée malienne.
    L’intelligence politique d’ALPHA OUMAR KONARE a consisté à faire d’ATT un allié.
    Ça lui a permis d’être protégé par ses éléments.
    Imaginer qu’il ait décidé de se débarrasser des proches d’ATT qui sont les fidèles du dictateur comme ATT lui-même!!!
    Le Mali serait comme le niger c’est à dire victime de coup d’Etat dès les premiers mois de l’ére démocratique.
    C’était le souhait de plusieurs de ses camarades du mouvement démocratique et naturellement des thuriféraires de MOUSSA TRAORÉ.
    MAIS LA CONSÉQUENCE A ÉTÉ L’INSTALLATION D’UNE GÉNÉRATION D’OFFICIERS SUPÉRIEURS ISSUS DES RANGS DES FIDÈLES DE LA DICTATURE MILITAIRE TENDANCE MOUSSA TRAORÉ.
    Ils ont été intégrés par le canal du prytanée militaire de kati.
    Ce qui fait que des réformes ont été possibles à tous les niveaux sauf au niveau de l’armée malienne.
    UNE SIMPLE BANQUARISATION DES SALAIRES DES SOLDATS A ÉTÉ IMPOSSIBLE.
    Notre armée n’a pas été adaptée à l’ére démocratique.
    Elle est restée celle façonnée par les officiers subalternes du 19 novembre 1968 c’est-à-dire une milice puisque n’y émergent que ceux qui sont proches des officiers supérieurs qui ont servi MOUSSA TRAORÉ.
    C’est très palpable car il suffit de demander les parents de ceux qui sont au sommet de l’armée malienne depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012.
    Ils ont encadré IBK comme les proches d’ATT ont encadré ALPHA OUMAR KONARE.
    ATT a été celui qui a rappelé les proches de MOUSSA TRAORÉ après les deux quinquennats du premier président démocratiquement élu.
    C’est pour dire que la RÉVOLUTION DE MARS 1991 A ÉTÉ CONFISQUÉE PAR LES OFFICIERS SUPÉRIEURS PROCHES DE MOUSSA TRAORÉ.
    Elle aurait été celle du peuple malien,si d’autres militaires écartés par le dictateur avaient réussi à le déposer.
    Eux auraient débarrassé l’armée malienne des proches du dictateur rien que pour leurs protections.
    L’ÉRE DÉMOCRATIQUE A FONCTIONNÉ AVEC LE HANDICAP D’UNE ARMÉE DOMINÉE PAR LES PROCHES DU DICTATEUR.
    C’est pourquoi elle tente de prendre le pouvoir chaque fois qu’il a une crise suivie d’une contestation populaire.
    NOTRE ARMÉE EST PUTSCHISTE CAR FAÇONNÉE PAR DES PUTSCHISTES.
    Nous le partageons avec les voisins mauritaniens,nigeriens,Burkinabé et guinéens.
    Le Sénégal et la côte d’Ivoire n’ont pas eu des putschistes au sommet de l’Etat pour une longue période faisant de leurs armées républicaines.
    Dans ces deux pays,on est sûr quelque soit la gravité de la crise,ce n’est pas l’armée qui jouera l’arbitre.
    Gbagbo devrait connaître un coup d’Etat,si l’armée ivoirienne était façonnée par des puchistes comme au Mali, au Burkina fasso.
    G.ROBERT n’a pas fait un coup d’Etat en 1999,mais a été appelé par des mutins qui manifestaient pour leurs primes.
    LE 26 MARS 1991 EST MENACÉ PLUS PAR L’IMPOSSIBILITÉ DE RÉFORMER L’ARMÉE MALIENNE POUR EN FAIRE UNE ARMÉE DÉMOCRATIQUE.
    ASSIMI GOITA manipulé par CHOGUEL MAIGA et des thuriféraires de la dictature militaire tapis dans l’ombre tentent de dupliquer l’environnement qui règne au sein de la hiérarchie de l’armée malienne c’est à dire animée par des fidèles de MOUSSA TRAORÉ sur la scène politique malienne.
    C’est pratiquement impossible.
    LA MANIPULATION POUR RÉHABILITER LE CHEF DE LA JUNTE DU 19 NOVEMBRE 1968 MALGRÉ DES EFFORTS POUR LUI ATTRIBUER UNE ARMÉE FORTE N’ARRIVE PAS À FONCTIONNER.
    L’expression les HOMMES POLITIQUES DES TRENTE DERNIÈRES ANNÉES est employée pour convaincre les maliens que si MOUSSA TRAORÉ était resté au pouvoir,le Mali aurait connu un avenir plus meilleur.
    On fait tout pour ne pas parler des progrès économiques,mais de la corruption et de la faiblesse de l’armée malienne.
    Corriger les INSUFFISANCES CONSTATÉES pour améliorer le processus démocratique entamé après la chute de MOUSSA TRAORÉ,c’est empêcher sa réhabilitation d’où une LOI FONDAMENTALE qui ressemble à l’encadrement de la pratique politique de l’ére dictatoriale.
    La célébration au minimum du 26 mars est dans le cadre d’un processus de réhabilitation de la dictature militaire drapée de démocratie.
    Il est urgent que les démocrates taisent leurs divergences pour affronter ce phénomène nocif pour la démocratie malienne.
    ASSIMI GOITA,CHOGUEL MAIGA et des personnes tapis dans l’ombre doivent être combattus comme on l’a fait à MOUSSA TRAORÉ.
    Il faut arrêter de parler de transition.
    Ça les arrange dans leurs marches pour la confiscation du pouvoir.
    C’est un pouvoir imposé dès lors qu’ils ont été incapables de respecter la durée de la transition.
    Et tout le monde sait que celle en cours ne sera pas respectée.
    Que les démocrates se positionnent en position de bataille pour chasser les puchistes,non pour les aider à organiser les élections qui ne le seront jamais.

  7. Sissokoke, la banalisation de cette date vient des acteurs memes de la democratie Malienne qui sont tous devenus des voleurs du trésor public, des surfactureurs, des amateurs de la gouvernance sans vertu!

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