Les revendications des populations se focalisent sur le pain et la recherche de lopins de terre. Du pain les mauritaniens en réclament de plus en plus. Les conditions de vie sont chères et la demande sociale se fait forte au point que les mouvements de protestation et la grogne sociale montent de plus belle. Cette poussée revendicative n’a pas agi pour autant sur la courbe des prix qui s’emballent chaque jour au point qu’aujourd’hui les familles modestes ou pauvres n’arrivent pas à sortir de cet engrange qui grève sévèrement leurs budgets.
Les salaires eux ne suivent pas. Demander à une ménagère de faire le marché avec un montant devenu modique, c’est lui imposer le pire des casse-tête. Aucun ménage issu de cette catégorie n’arrive à être à jour dans ses dépenses quotidiennes. La terre provoque elle aussi les mêmes élans de mobilisation. Les chasseurs de lopins de terre se ruent tous les jours vers la présidence et au district pour demander leurs parts des distributions de lopins de terrains dont ils ont été privés. Les mauritaniens ont vécu des années durant dans des situations de précarité sociales aggravées par des échecs de politiques incohérentes en matière d’accès aux services de base. Le pain est le principal motif de revendications des franges pauvres où les appartenances sociales et tribales s’estompent et où le bruit du ventre créé une solidarité autour de l‘instinct de vie. La bataille pour la survie a toujours été la cause des révolutions populaires. Mais l’homme ne vit pas que de pain. Il a besoin de vivre librement et dignement. Et c’est ce qui détermine tout ce branle-bas de combat qui prévaut avec, il est vrai, aucune cohérence dans un contexte social et politique chaotique.
Source : Amadou Diaara
Le Rénovateur (Mauritanie) www.le-renovateur.com
